Les premiers Etats Généraux de l’Egalité, organisés par Mediaprism en partenariat avec Orange, Randstad, La Poste, We Demain et la Tribune, se sont tenus jeudi dernier au Conseil Economique, Social et Environnemental.
Un programme intense, des intervenant-es inspirant-es
Au menu de cette intense journée consacrée à la place des femmes dans l’économie et la société :
– une question transverse aussi passionnante à explorer que porteuse pour l’avenir : en quoi l’égalité femmes/hommes est-elle profitable à toutes et tous?
– une succession de tables rondes visant à aborder le thème sous une multiplicité d’angles : la performance économique, les constructions sociales, le sens politique, les perceptions symboliques, les transformations culturelles…
– une affiche exceptionnelle d’intervenant-es toutes et tous plus inspirant-es les un-es que les autres : Geneviève Bel (Présidente de la délégation aux droits des femmes du CESE), Olga Trostiansky (Secrétaire Générale du Laboratoire de l’Egalité), Frédérique Agnès (Fondatrice de Mediaprism), l’indispensable experte Brigitte Grésy (Secrétaire générale du Conseil Supérieur de l’Egalité Professionnelle), Armelle Carimati (Présidente d’Accent sur Elles), les psychanalystes Serge Hefez et Sylvaine Giampino, la députée Marie-Jo Zimmermann (co-auteure de la loi sur les quotas de femmes dirigeantes dans les Conseils d’Administration), la chercheuse Christiane Marty, Juliette Méadel (DG du think-tank Terra Nova), l’économiste Françoise Milewski (qui a co-fondé avec Hélène Périvier le programme Présage), Stéphane Richard (PDG d’Orange), le Président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone, la journaliste Audrey Pulvar, les anciennes Ministres Yvette Roudy (à qui l’on doit la première loi sur l’égalité professionnelle) et Roselyne Bachelot, les sociologues Dominique Meda et Jeanne Fagnani et les représentant-es des partenaires de la journée… Sans oublier évidemment, en conclusion, la Ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem.
– un public mixte et d’horizons multiples : hommes et femmes de l’entreprise, du monde politique, de la recherche, mais aussi représentant-es syndicaux, associatifs, étudiant-es…
Un esprit résolument constructif
Toute la journée durant, c’est dans un esprit résolument constructif qu’intervenant-es et membres de l’assemblée réunie au Palais d’Iéna, ont débattu de l’articulation fine entre promotion d’un principe fondamental de justice et de démocratie et valorisation d’un authentique levier de développement, d’innovation et de croissance.
Parce que l’égalité n’est pas un luxe…
Parce que l’égalité femmes/hommes, malgré un corpus très complet de lois françaises destinées à la garantir, peine encore et toujours à s’inscrire dans la réalité effective des individus et des organisations, il apparait plus que jamais nécessaire de travailler à la fois à convaincre tous les acteurs des bénéfices qu’elle représente pour toutes et tous ; mais aussi à l’installer définitivement dans les esprits comme un droit humain qui ne saurait souffrir d’hésitations ni d’arrangements avec l’ordre des priorités.
… Et la crise n’est pas une excuse
C’est haut et fort que l’on a ainsi affirmé le 12 septembre au CESE que la crise n’est pas une excuse pour reporter à plus tard nos engagements en faveur de l’égalité, laquelle n’est définitivement pas un luxe réservé aux sociétés prospérantes.
Mais qu’au contraire, la période d’instabilité que nous traversons est non seulement une chance à saisir pour transformer les organisations, les pratiques, les cultures mais qu’elle impose encore une urgence à réussir l’égalité. Car, si les mesures qui la favorisent peuvent bel et bien représenter un coût à court terme pour tous ceux qui doivent repenser leurs fonctionnements et leurs usages, ce prix à payer n’est rien à côté de celui des inégalités.
Le prix à payer des inégalités
Véritable « bombe à retardement » dont la mèche est déjà allumée, la distorsion des revenus et des conditions d’existence entre femmes et hommes a en effet des répercussions majeures sur les grands équilibres de la nation : protection sociale et retraites, certes, mais aussi parcours de formation, exploitation des ressources disponibles, production de valeur ajoutée, cohésion de la société…
Lutter contre les stéréotypes, partager les responsabilités, diversifier les instances de décisions
Alors, lutter contre les stéréotypes qui emprisonnent femmes et hommes dans des identités contraintes et leur interdisent de déployer tout leur potentiel est une priorité.
Faire du partage des responsabilités en contexte de plus grande porosité des temps de vie professionnels et privés un véritable levier de transformation des organisations et des cultures est une piste privilégiée pour atteindre tous les objectifs de l’égalité.
Donner la parole et le pouvoir de décider à des instances plus mixtes et globalement plus diversifiées permettra alors de faire de l’idéal de justice qu’est l’égalité un véritable moteur pour notre présent et notre avenir.
Marie Donzel
QUELQUES CHIFFRES à retenir de la Journée du 12 septembre au CESE
En ouverture des Etats Généraux, l’Institut Mediaprism, en la personne de Frédérique Agnès, a présenté quelques chiffres parlants sur l’état de l’opinion française, en 2013 :
8 français-es sur 10 sont conscients que nous véhiculons toutes et tous des stéréotypes sexistes.
1 français-e sur 2 admet que femmes et hommes n’ont pas les mêmes chances
8 français-es sur 10 estiment que l’égalité est aussi profitable aux hommes qu’aux femmes
66% des français-es considèrent que l’égalité femmes/hommes est un sujet de même importance en temps de crise. (19% des français-es le trouvent prioritaire)
68% des français-es souhaitent que l’égalité salariale soit entendue comme une priorité nationale
9 français-es sur 10 déclarent qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour l’égalité.
77% des français-es pensent que la France est en retard par rapport aux autres pays européens sur le thème de l’égalité