Hier, nous avons appris ensemble à « lancer la balle loin, fort et haut » et à « prendre de la hauteur« . Nous avons cerné ensemble comme le leadership féminin est une authentique nouvelle frontière pour les individus et les organisations.
Aujourd’hui, nous avons pris conscience qu’il est indispensable de jouer collectif pour franchir cette nouvelle frontière et conquérir les territoires qu’elle ouvre, pour les femmes, pour les hommes, pour les organisations, pour tous…
Vaincre les obstacles en combattant les stéréotypes
Pour franchir la frontière, il faut savoir lire la carte du territoire, sentir les creux et les bosses, voir les rocs et les vallées, comprendre la « géographie » du leadership. Alors, il sera possible de créer des ponts, de creuser de tunnels, de bâtir les ouvrages qui permettront aux femmes de se mouvoir plus aisément dans le paysage du leadership.
En séance plénière, Valérie Rocoplan explore les obstacles, pour la plupart invisibles, au leadership féminin. Afin de ne verser dans la caricature crispante pour toutes et tous du cerveau droit versus cerveau gauche, elle évoque plus volontiers les polarités féminines et masculines qui siègent en chacun-e de nous. Les polarités, ce sont ses sensibilités magnétiques qui nous amènent à nous comporter et à voir le monde différemment selon notre genre. C’est une affaire d’attirances pour un style de management plutôt que pour un autre.
Du côté des polarités féminines, le soin méticuleux apporté à toute chose, le sens du collectif, de l’éthique, du consensus. Du côté des polarités masculines, la capacité à « driver », le sens du politique… Autant de qualités toutes utiles en somme à la réussite du projet individuel et commun. Les accepter et les apprivoiser toutes, apprendre à les concilier, c’est assurément ouvrir d’immenses horizons aux potentiels leaders féminins et masculins d’aujourd’hui et de demain.
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Mettre les forces en commun pour marquer plus de points
Pour conduire un projet aussi ambitieux que le franchissement des frontières intérieures et la mise en mouvement des organisations, on ne sera pas trop de toute une équipe. L’intention de départ du projet EVE est bien celle-ci : réunir les talents, les volontés, les qualités spécifiques des uns et des autres dans le premier programme interentreprises de leadership au féminin.
Sous le maillot aux couleurs d’EVE, il y a 6 entreprises partenaires (Danone, KPMG, Crédit Agricole SA, L’Oréal, la SNCF, Orange) soutenues dans leur démarche par une pléiade d’entreprises sponsors. Ensemble, elles ont décidé de conjuguer leurs forces pour « s’entraîner » les unes les autres à marquer des points pour le leadership au féminin.
Et les DG RH de chacune d’entre elles de se lancer des passes :
« Alors toi, Sylvie, chez KPMG, qu’est-ce que tu fais? »
« Chez KPMG, on a mis en place Vipitoo. Non, ce n’est pas un petit indien, c’est VP2, tout un panel de décisions concrètes pour favoriser l’articulation vie privée/vie professionnelle«
« Chez Danone, on rabat son claquet au crocodile » et de joindre l’image au geste : un graphique montrant comme les écarts entre hommes et femmes s’ouvrent grand comme la gueule géante d’un reptile. Pour rendre ses crocs moins menaçants, l’entreprise oeuvre à mettre en place de nouveaux parcours professionnels plus compatibles avec la vie des femmes.
« Et toi, Bruno, chez Orange? » « Nous, on a utilisé le levier du leadership féminin pour renverser la culture d’entreprise et je peux affirmer que la féminisation de nos équipes a contribué à l’apaisement de la boîte« .
« Quant à toi, Pierre, au Crédit Agricole, alors? »
« Nous, nous venons de lancer le concours d’idée Louise Tallerie pour inviter les futures jeunes diplômées à oser et pour les récompenser de leur audace et de leur créativité« .
« Dis-nous, François, à la SNCF, qu’est-ce qu’EVE vous a apporté? »
« EVE nous a donné l’idée, l’envie et la méthode pour créer notre propre réseau de femmes cadres : SNCF au féminin.«
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Embarquer tout le monde pour initier un élan fondamental
Pas de doute, l’équipe joue et elle joue bien, elle joue fort. C’est un « gros match » avec des actions exemplaires. Lui reste à donner envie à tout le monde de tâter du ballon, de comprendre et de s’approprier les règles et de tenter sa chance de devenir un-e champion-ne de l’égalité professionnelle.
Muriel Pénicaud exprime une nouvelle ambition : « EVE, c’est une première étape, j’ai un rêve à présent, c’est que nous poursuivons le mouvement en développant et en valorisant le leadership féminin des femmes qui ne sont pas Bac +5 »…
Tiens, nous venions justement de discuter de ce sujet avec Nicole Abar en vue de la réalisation d’un prochain portrait. Le credo de Nicole qui a partagé la table des DRH à l’heure du déjeuner c’est « confiez des responsabilités aux incompétents, ils sont excellents« . Elle qui s’est découvert du génie footballistique à la faveur d’un hasard, un jour parce qu’il manquait un onzième dans l’équipe et que pour que tous les autres puissent jouer, peu importait qu’elle fût une fille, partage le rêve de Muriel. Ce nouveau rêve, c’est essaimer la dynamique du leadership féminin à tous les niveaux de responsabilité, parce qu’il faut de tous les talents à tous les postes de jeu pour mener une équipe vers la victoire!
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Placer l’émotion au centre du jeu
Le mot de la fin revient à Franck Riboud, PDG de Danone. Lui qui est plus fan de sport que personne le confesse : pour réfléchir et pour agir, il a besoin de l’échange, qu’on lui envoie la balle pour qu’il puisse taper dedans, qu’on lui passe le témoin pour qu’il puisse le transmettre. Alors, il a choisi le principe des questions-réponses pour son intervention à EVE. Une partie de ping-pong s’engage! Questions et réponses fusent au dessus du filet… Mais de quelle matière est donc fait ce filet au centre de la table de jeu? D’émotion! « Je ne conçois même pas qu’on puisse manager une entreprise sans émotion » déclare Franck Riboud.
L’émotion, c’est bien la raison même de l’être ensemble et du désir d’agir, d’aller plus loin, d’aller plus fort, d’aller plus haut. Ensemble. C’est bien la raison d’être même du Programme EVE.
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Marie Donzel
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