Article écrit par Danièle Henkel, fondatrice des entreprises Danièle Henkel, pour le webmagazine EVE.

Mesdames, à vous qui repoussez les limites du possible en refusant le statu quo, BRAVO ! Vos efforts, nuits blanches et accomplissements revêtent une valeur inestimable : un précieux legs pour nos prochaines générations. Cela dit, la route est pavée, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. En effet, comme l’indique le rapport annuel du Forum économique mondial à propos des écarts entre les genres, il nous faudra un minimum de 100 ans avant que les femmes et les hommes atteignent une réelle parité[1] !

De ce fait, de nombreuses femmes font encore face à des défis liés au genre dans le cadre de leurs fonctions professionnelles. Voici ce qui fonctionne pour moi et m’aide à garder le cap malgré les petites tempêtes du quotidien.

1. Oser avec ses valeurs

Bien que de plus en plus de femmes prennent leur place à titre de dirigeantes ou en concrétisant leur volonté d’entreprendre, le milieu des affaires demeure largement dominé par les hommes. Dans ce contexte, bon nombre d’entre nous tentent de diriger, à un moment ou un autre — comme des hommes.

Attention !

Pour mieux s’accorder — tant sur les plans de la vie personnelle que professionnelle —, il faut d’abord accepter que les femmes et les hommes sont foncièrement différents. Notre cerveau ne traite pas l’information de la même façon, mais en aucun cas, l’un ne serait plus compétent que l’autre en raison de son genre. Il est faux de croire qu’une femme doit diriger ses entreprises comme un homme. Apprenons à rester NOUS-MÊMES, c’est ainsi que femmes et hommes se compléteront par l’union de leurs forces et visions. Vous faites un métier que vous aimez ? Alors, exercez-le avec passion et intuition !

Je souhaite que les femmes prennent la place qu’elles veulent. Pour cela, elles doivent oser aller de l’avant avec leurs valeurs. Mesdames, gouvernez selon ce que votre instinct vous dicte, surtout lors de vos prises de décisions. En tant que dirigeantes, vous avez également la mission de transmettre votre vision et votre passion aux prochaines générations d’entrepreneures.

2. Se réunir pour mieux s’aider

De nos jours, personne ne réussit seul. Nous avons tous besoin de support et de conseils. Il est donc important de bien développer son réseau. Allez à la rencontre de professionnels, inspirez-vous, demandez des conseils. Ces alliances et partenariats permettent de propulser vos activités respectives.

Et que dire du fameux boys club ? Les hommes ont un talent naturel pour se réunir et faire preuve de solidarité. Même s’ils se fâchent entre eux, ils ne cultivent pas de rancœur personnelle. Nous devrions nous inspirer d’eux pour mieux collaborer. Le succès de votre collègue ou de votre ami(e) doit être célébré comme si c’était le vôtre.

Faites également votre part en devenant mentor. C’est en cultivant l’entrepreneuriat chez les jeunes que nous forgerons les leaders de demain. Il y a toujours de la place pour une nouvelle dirigeante. D’ailleurs, c’est en se réunissant, en travaillant ensemble, hommes et femmes, que nous nous rapprocherons de la parité. Mettons de côté notre cynisme collectif et tout sera possible.

D’ailleurs, il est nécessaire de favoriser l’entraide à tous les niveaux organisationnels. Repensons nos milieux de travail et créons des espaces d’échanges où le potentiel de tous peut s’exprimer. Les gains seront bidirectionnels, tant pour l’épanouissement de l’entreprise que pour la satisfaction des employés dans leurs fonctions.

3. Cultiver sa curiosité

Nous avons le pouvoir d’influencer notre profession. Comment ? En investissant dans la formation. L’éducation s’avère un précieux vecteur d’innovation. C’est la volonté de s’aventurer sur des chemins différents qui nous permet d’aller chercher en nous des ressources que nous sollicitons rarement, voire que nous ignorons la plupart du temps. Nous sommes capables de beaucoup de choses, beaucoup plus que nous ne l’imaginons.

Suivre des cours complémentaires permet de s’améliorer et d’être mieux outillées face à nos défis professionnels. Nous sommes à l’ère des talents. Valorisez la formation chez vos employés à travers des outils de conciliation travail-éducation. Tous y gagneront : eux, vous et l’ensemble de votre entreprise.

Par ailleurs, nous avons tout avantage à sans cesse repousser les limites de nos réseaux actuels. Élargissons nos horizons et cherchons à nous rapprocher de gens dotés d’aptitudes différentes des nôtres. Ce faisant, nous enrichirons constamment notre bassin de connaissances et cela nous mènera à oser penser différemment. J’aime répéter que les idées les plus novatrices découlent souvent d’un choc d’idées ou de perspectives. Travailler et échanger avec des femmes — sans oublier les hommes —, issues de domaines variés, c’est s’ouvrir à la richesse de la diversité.

Il y a 20 ans, lorsque j’ai décidé de me tourner vers le domaine du bien-être, j’ai su pallier mon manque de connaissances en m’entourant de personnes provenant de milieux divers. Encore aujourd’hui, je cherche à apprendre au contact des autres. Cela est essentiel dans le contexte extrêmement compétitif d’aujourd’hui.

En terminant, soyez vous-même et adoptez l’attitude d’une entrepreneure. Les grands diplômes, c’est bien, une attitude gagnante et positive, c’est encore mieux. Ayez confiance en vous, affirmez vos idées, osez prendre des risques. Faites partie de cette catégorie de personnes qui transforment la peur, en audace, et l’échec, en apprentissage. Alors, soyez remarquable par votre attitude, votre professionnalisme et vos valeurs.

Danièle Henkel est une femme d’affaires ayant su imposer sa marque, tant personnelle qu’entrepreneuriale, au Québec. Ses entreprises éponymes ont contribué à paver la voie du mieux-être et à positionner « la beauté en toute vérité » au rang de nouvelle norme sociale dans le monde des affaires. Véritable influenceure, elle prête sa voix à de nombreuses causes qui lui sont chères. Son autobiographie Quand l’intuition trace la route , nommée best-seller, a inspiré plusieurs générations de femmes.