La qualité de vie au travail, on la plébiscitait déjà avant la crise sanitaire. Puisqu’elle est liée (entre autres choses) à nos conditions de travail, à l’ambiance qui règne dans notre entreprise et à notre rapport au travail, d’elle dépendent la motivation, la productivité et le bien-être de chacun·e. Oui, mais voilà, avec le Covid et la massification du télétravail, la QVT est devenue… la QVTT (Qualité de vie en télétravail). Une transformation qui brouille un peu nos radars et nous demande de revoir en profondeur nos attentes en matière de QVT. Car travailler à la maison implique nécessairement des aménagements (voire des compromis) et un renouvellement de notre implication pour faire bouger les choses en matière de QVT. Pour vous aider à y voir plus clair, voici quelques conseils et astuces qui vous permettront de booster votre QVTT afin de mieux gérer les changements induits par un statut de télétravailleur·euse.
Faites le point sur vos attentes individuelles et collectives
La perception de la qualité de vie au travail serait avant tout… subjective ! Et ça ne change pas lorsqu’on télétravaille. Quand certain·e·s regrettent plus que tout la diminution des temps informels entre collègues, d’autres sont plus impacté·e·s par l’omniprésence des écrans, qui transforme en profondeur leur vision du contact humain. En matière de QVTT, chacun·e a sa propre vision des choses, donc. Pour aiguiller au mieux les organisations afin qu’elles appliquent la meilleure formule possible et puissent modifier leur approche en fonction des attentes de chaque salarié·e, il faut avant tout dialoguer et échanger. Au sein d’une même équipe, parce que nous n’avons pas tou·te·s les mêmes responsabilités personnelles et professionnelles, la même charge mentale et que nous ne sommes pas tou·te·s égaux face au télétravail, ce qui conviendra à l’un·e est différent de ce qui conviendra à l’autre. L’enjeu, pour qu’une équipe ou qu’un collectif fonctionne, reste d’échanger et de faire le point. Et la bonne nouvelle est qu’on peut faire tout ça tout en étant en télétravail !
Adaptez au mieux votre poste de travail… et passez le mot
Depuis le début de la crise sanitaire, on a tou·te·s, à un moment ou à un autre, vécu un grand moment de solitude dû au télétravail. Vous vous souvenez de cette réunion Zoom où le chat de votre collègue s’est mis à miauler à en faire trembler les murs ? De ce rendez-vous Skype avec un client pendant lequel votre connexion internet s’est fait la malle ? De cet ado-fantôme « cas contact » qui est passé derrière l’écran de votre chef·fe en rouspétant pendant un entretien Skype ? Parce que travailler à la maison implique de faire entrer des éléments de sa vie privée au travail, ces séries de petits incidents nous affectent tou·te·s et peuvent avoir une incidence directe sur notre QVTT.
Afin de les éviter et de les neutraliser au maximum, il convient de tout mettre en œuvre pour s’aménager un poste de travail adapté. Si, comme la plupart des Français·es, vous ne disposez pas d’un espace-bureau dédié, choisissez de placer votre poste dans un endroit calme, si possible un peu à l’écart des lieux de vie ou de passage. Vérifiez régulièrement votre connexion internet et faites jouer la concurrence si votre opérateur ne vous convient pas. Veillez également à l’ergonomie de votre chaise de travail pour éviter maux de tête et maux de dos qui parasitent le sommeil. Pensez aussi à vous protéger des bruits. Vous pouvez par exemple installer un rideau phonique sur un côté de votre bureau, ce qui vous permettra également de mieux délimiter votre espace de travail. Et bien sûr, échangez avec vos collègues : confronté·e·s eux/elles aussi au télétravail, ils/elles pourront partager avec vous leurs propres astuces pour gagner en QVTT !
Veillez à l’articulation de vos temps de vie
On l’a tou·te·s plus ou moins remarqué : en télétravail et/ou en confinement, notre notion du temps… n’est plus vraiment la même ! Qu’on ait tendance à la perdre ou à lui faire subir des distorsions, au bout de quelques mois, le résultat est parfois un peu brouillon. Pauses qu’on oublie ou qu’on prolonge, coupures plus fréquentes pour grignoter ou fumer, réunions en distanciel qui s’enchaînent comme sur un écran de TV, enfants qui réclament de l’attention, conjoint·e qui profite qu’on soit à la maison pour nous demander de faire une course ou de lancer une machine, etc.
Pour éviter le plus possible que vie personnelle et vie professionnelle ne finissent par se confondre, par brouiller le temps et par avoir un impact sur votre productivité, il convient d’adopter les bonnes pratiques. Essayez d’abord de respecter au maximum les horaires de bureau que vous aviez avant de passer en télétravail. Faites ensuite comprendre à vos proches que le fait que vous soyez à la maison n’implique pas une plus grande disponibilité de votre part dans la matinée ou dans l’après-midi, lorsque vous travaillez. Ne cédez pas non plus à des activités qui nuisent de manière trop importante à votre concentration et pensez à bien tenir votre agenda et à vous caler sur les horaires des autres membres de votre équipe, dans la mesure du possible. Enfin, si travailler chez vous est inenvisageable toute la semaine, pensez aux espaces de coworking ou négociez avec votre employeur la possibilité d’aménager votre temps en télétravail. Il pourra peut-être vous proposer de venir deux jours par semaine sur site et de télétravailler le reste du temps, par exemple.
Engagez le dialogue avec des collègues plus isolé·e·s
Selon un rapport de l’Anact-Aract, les salarié·e·s qui avaient l’habitude de travailler ensemble avant le confinement souffrent moins des effets négatifs du télétravail en matière d’isolement que ceux/celles qui étaient plus isolé·e·s avant le début de la crise sanitaire. Peut-être avez-vous un·e collègue au tempérament un peu introverti qui semble souffrir davantage de son statut de télétravailleur·euse ou peut-être souffrez-vous vous-même de la solitude qui peut être liée à ce statut ?
Pour briser la glace et oser parler d’isolement relationnel, profitez de la fin d’une réunion Zoom ou d’un temps informel par webcam avec vos collègues. À cet égard, l’humour, à condition qu’il reste inclusif, peut s’avérer utile. Il fait des miracles ! Une petite note d’humour détendra l’atmosphère et amorcera la discussion. Car partager vos difficultés et ouvrir le débat peut inciter vos collaborateurs·trices à oser en faire de même. Libérer la parole est essentiel et, à terme, peut permettre aux organisations de mieux s’adapter aux besoins de leurs salarié·e·s. Quoi qu’il en soit, entretenir son réseau professionnel est plus qu’essentiel lorsqu’on télétravaille. Cela contribue à créer du lien social avec ses collaborateurs·trices et à minorer l’isolement.
Prévenez le risque du surtravail
Certes, sur le papier, le télétravail a le mérite de nous faire gagner du temps car nous délaissons les transports puisque nous travaillons à la maison. Nous avons donc tendance à penser que ce temps gagné est synonyme d’un stress moindre… ce qui n’est pas forcément le bon calcul à long terme ! Le télétravail, en effet, ne devrait pas être conçu comme un avantage offert aux salarié·e·s, mais plutôt comme une modalité d’organisation du travail. Sinon, il peut véhiculer plus de stress encore que le travail sur site. De la double journée de la manager-ménagère au burn-out professionnel, il n’y a qu’un pas. En télétravail, la multiplication des réunions en distanciel, le passage à la toute-communication-écrite, la profusion des outils digitaux et le temps passé devant les écrans donnent l’impression de ne pas pouvoir décrocher. Parfois, une grande fatigue s’installe et il faut alors lui l’affronter.
Or, le fait de savoir décrocher prévient le stress, la fatigue, le surtravail et maintient la motivation, la performance et la fiabilité. Pour prévenir le risque de surtravail, faites tout votre possible pour ne pas traiter de dossier le soir, par exemple. Si vous n’avez pas d’urgence et si jusque-là, vos weekends n’étaient pas consacrés au travail, ne changez rien à vos routines et continuez à prendre du temps pour vous en soirée et en toute fin de semaine. Enfin, lorsque vous travaillez, prenez des pauses régulières, à heures fixes si vous avez tendance à les oublier. La QVTT passe aussi par la santé !