On le dit, on le répète, on y encourage : pour réussir professionnellement, il est important de réseauter. Réseauter, c’est avoir accès à l’information, c’est se rendre visible, c’est faire connaître sa valeur tout en « soft power », c’est se positionner naturellement pour les opportunités.
Et puis, réseauter, quand on s’y met, ça devient un vrai plaisir : des rencontres inattendues, de la convivialité et de la solidarité, de la confiance et de la coopération…
Alors, depuis des années, on vous incite à participer aux moments informels de la vie d’entreprise, à jouer la carte de l’interentreprises, à oser participer à des rencontres, des événements, des initiatives pour élargir et entretenir votre réseau.
Sauf que depuis près d’un an, entre massification du télétravail et annulations en série d’événements et autres rendez-vous collectifs, nos possibilités de networker sont sérieusement entamées.
Alors, comment continuer à réseauter aussi longtemps que durera la crise sanitaire et comment réseautera-t-on demain, avec tous les changements d’habitudes que cette période aura entraînés ?
Sanctuariser du temps pour réseauter
En télétravail, on abat du boulot avec une remarquable productivité, on fait des visios hyper-efficaces, on pilote les projets avec des outils performants qui permettent d’aller droit au but, on communique par partage de dossiers qui chargent à la vitesse de la fibre… Du lever du jour à la nuit tombée.
… En voyant se réduire à peau de chagrin le temps de nos journées dédié la convivialité désintéressée, celle des pauses café, du bavardage en allant chercher son déjeuner, des échanges à la volée dans l’open space, du bout de chemin qu’on fait ensemble le soir en sortant du boulot, etc.
En temps ordinaire, l’informalité et la convivialité occupent entre 1h05 et 1h50 d’une journée de travail. Cela se fait naturellement quand on est en présentiel, c’est moins spontané en distanciel. Alors, il va falloir sanctuariser : décider en équipe de faire des pauses à heure fixe et prendre le temps de s’appeler ou de se faire une rapide visio ; s’obliger individuellement à prendre au moins une heure par jour pour prendre des nouvelles de ses relations et ami·e·s par téléphone, par mail, via les réseaux sociaux (pourvu d’y contribuer, et pas seulement de jeter un œil au fil d’actualité)…
Se lancer des défis « réseautage »
Et pour s’ouvrir au-delà de son cercle habituel, se lancer des défis : parler chaque jour à une personne que l’on ne connait pas encore. Ce peut être un contact sur LinkedIn dont on suit l’activité mais à qui on n’a jamais pris le temps d’envoyer un message ; ce peut être quelqu’un·e qu’on a rencontré·e il y a plusieurs mois ou années mais avec qui on n’avait alors pas pris le temps de prolonger la conversation…
Il n’y a rien d’insolite ou de déplacé à entrer directement en relation avec celles et ceux que l’on ne connait que par écrans interposés. Dans la majorité des cas, ils/elles seront ravi·e·s d’humaniser la relation.
Et puis, quoi de bien grave si certain·e·s ne sont pas au rendez-vous de la tentative de contact ? Cela ne dit rien de leur personnalité (non ! ils/elles ne sont pas forcément impoli·e·s parce qu’ils/elles ne donnent pas suite, ils/elles sont peut-être simplement dans un autre mood, dans un autre rythme) ; cela ne dit rien non plus de votre valeur (non ! S’ils/elles ne vous répondent pas, ça ne veut pas dire que vous êtes méprisable et insignifiant·e, c’est peut-être encore une fois très simplement que le moment de la rencontre n’est pas encore arrivé). En tout cas, ça vaut le coup d’essayer.
Capitaliser sur les événements en ligne
Depuis mars 2020, nous avons régulièrement l’occasion de participer à des événements digitalisés. Ce n’est évidemment pas la même expérience que l’unité de temps, d’espace et d’action d’une soirée interentreprises, d’un séminaire, d’un festival… Pour autant, certains des ingrédients y sont : des personnes qui ne se connaissent pas a priori sont au rendez-vous d’un thème commun qui les intéresse, les interpelle, les mobilise ; elles viennent chacune avec leur point de vue ; elles ont envie de partager.
N’hésitez pas à les contacter illico presto, tant que le fer est chaud, via les réseaux sociaux : « j’ai assisté au même webinaire que vous, j’ai beaucoup apprécié votre intervention, dans le fil de questions. Seriez-vous d’accord pour prolonger la discussion ici ? ». Et puis, laissez l’opportunité faire sa part du travail : peut-être que de l’autre côté de l’écran, la personne que vous avez touchée cherche précisément quelqu’un·e avec qui développer un nouveau projet sur ce thème qui vous rapproche.
Vous pouvez aussi, pour vous mettre en visibilité lors d’événements en ligne, proposer aux organisateurs/organisatrices de les accompagner sur d’autres développements de la thématiques qu’ils/elles ont proposé : et pourquoi pas écrire un article sur le webinaire ou faire des interviews vidéos avec les speakers pour amplifier la communication sur les réseaux sociaux ? Et si on lançait ensemble un e-learning sur ce thème ? Sinon, il se trouve que vous êtes investi·e dans un réseau, une association ou un club que ça intéresserait beaucoup de programmer une session du même type, serait-ce envisageable et à quelles conditions ?
On ne le répètera jamais assez : vous ne perdez rien à demander… Et vous vous donnez la chance de gagner plein de choses !
Prenez l’initiative de la convivialité
En distanciel comme en présentiel, soyez pro-actifs/actives en matière de convivialité. Proposez à votre équipe, à vos contacts sur les réseaux sociaux, à vos partenaires issus d’horizons variés des moments de pure détente. Parce que le réseau, ça se constitue aussi quand on ne parle pas boulot.
Vous avez des talents de musicien·ne ? Pourquoi pas un petit show-case vendredi en fin d’aprem ? Vous êtes fan de jeux de société ? Une pause tarot ou jeu de plateau à l’heure du déjeuner, ça tente quelqu’un·e ? Et un quiz en ligne, qui est partant·e ? On se retrouve sur Twitch pour « gamer » au profit d’une cause qui nous tient à cœur ? On se lance un challenge du nombre de pas quotidiens, pour se motiver à sortir prendre l’air et se faire du bien ? Pour les vœux, je propose d’organiser un concours d’éloquence en ligne, j’ai un·e ami·e avocat·e prêt·e à présider le jury ! Confiné·e·s ou pas, il va de soi qu’on tire la galette des rois et reines ; si c’est en ligne, je suggère qu’on remplace la fève par un gage, celui ou celle qui tombe dessus quand je coupe le gâteau sous vos yeux doit relever un défi rigolo !
Bref, animez votre communauté en apportant de la bonne humeur et de la créativité. La première personne à qui ça fera du bien, c’est vous-même… Et celles et ceux à qui vous aurez offert l’opportunité de sortir la tête du clavier pour vivre un moment de plaisir partagé vont certainement se souvenir de vous…
Donnez des coups de pouce !
Et puis, n’oublions pas que l’un des fondamentaux du réseautage, c’est l’entraide ! Entre coups de mou bien compréhensibles dans la période que nous traversons, gros coups de fatigue liés au surengagement en télétravail, craintes pour son avenir professionnel au regard de certaines projections économiques alarmistes ou inquiétudes quant à l’avenir de ses enfants qui ont du mal à trouver un apprentissage, un stage ou un premier boulot, nous sommes bon nombre à avoir besoin d’un coup de pouce ces temps-ci.
Chacun·e peut faire sa part pour venir en aide aux autres. Allez, on envoie un message de réconfort quand on perçoit, par exemple dans le ton d’un post sur les réseaux sociaux ou à la petite mine de quelqu’un·e dans une visio, que le moral flanche. Si l’on apprend que l’un·e ou l’autre se pose des questions sur son boulot, proposer une petite séance de co-mentoring au téléphone pour faire le point sur ce qui va, ce qui ne va pas, ce vers quoi on aurait envie d’aller, ce qu’on peut mettre en valeur comme compétences, ça peut vraiment aider. Un·e étudiant·e de notre entourage qui galère à trouver un stage : on l’aide à faire son CV et on lui ouvre son carnet d’adresse…
En s’épaulant, en se soutenant, en jouant la solidarité, on a tout à gagner : en plus d’entretenir son réseau, on s’énergise soi-même en même temps que l’on contribue à recharger les batteries des autres.