La rubrique livres du blog EVE.
Sélection de janvier 2015.
Le blog EVE, poursuivant l’enrichissement de sa petite bibliothèque idéale pour une égalité professionnelle bien comprise et un leadership partagé, a repéré trois nouveaux ouvrages inspirants, en ce mois de janvier 2015.
New rules of the game : 10 strategies for women in the workplace, de Susan Packard, aux Editions Prentice Hall Press
S’assoir à la table des responsabilités, c’est une chose. Et non des moindres, à l’heure où même si l’égalité progresse, le chemin à parcourir pour une femme qui aspire au leadership reste malgré tout semé d’embuches. Mais tout au long de ce chemin comme une fois qu’on a trouvé et pris sa place, reste à faire entendre sa voix pour prendre pleinement part aux décisions. Pour cela, il faut connaître et maîtriser les « règles du jeu ».
Se connaître soi avec ses points forts et ses failles, autant que comprendre son environnement jusque dans ses plus informelles subtilités, faire une juste place à ses intentions et émotions comme à celles des autres pour incarner un leadership engageant, trouver le bon équilibre entre ce qui rassure et ce qui surprend, cela relève du sens politique… Et contrairement à ce que l’on s’en figure couramment, ça ne consiste pas à faire passer ses compétences avérées et qualités fondamentales au second plan, mais bien à leur donner l’audience et la puissance qu’elles méritent.
Invitant les femmes à se décomplexer dans le monde professionnel en général et dans l’exercice des responsabilités en particulier, Susan Packard propose avec ce petit guide de stratégie à l’usage de celles qui veulent réussir, quelques bons « tips » pour déjouer les pièges tendus et tracer son propre sillon de succès.
Lire aussi :
– notre chronique de Lean In, l’essai de Sheryl Sandberg
– notre concept à la loupe consacré au « complexe d’imposture »
From promoting gender equality to empowering women : role of E-government in Asia and the pacific, collectif, aux Presses des Nations Unies
Le numérique et les TIC peuvent-ils changer la donne en matière d’égalité femmes/hommes? A tout le moins peuvent-ils y participer, exprime le collectif de l’ONU qui s’est penché sur le rôle de l’administration électronique (E-government) dans l’action politique et économique en faveur de la réduction des inégalités de genre.
De l’open data, qui permet la diffusion d’évaluations fiables et d’informations sourcées propices à la conscientisation et à la compréhension des enjeux, jusqu’à l’open innovation qui favorise la participation des premier-es intéressé-es à l’action, l’E-government constitue bien un outil parmi d’autres du progrès vers un partage plus équitable des responsabilités, en actionnant notamment les leviers de l’empowerment des femmes.
Braquant les projecteurs sur la zone Asie-Pacifique, l’ouvrage publié par le département des affaires économiques et sociales de l’ONU ne verse cependant pas dans un enthousiasme technophile sans réserve : en tant qu’innovation, l’organisation digitalisée recèle de vraies potentialités pour un développement économique inclusif, mais à la seule condition qu’elle soit conçue et mise en oeuvre en intégrant cet objectif au coeur de ses critères de performance.
Lire aussi :
– Notre reportage sur la première édition d’EVE Asie-Pacifique
– Notre entretien avec Valérie Rocoplan, au sujet de l’étude Talentis sur les inégalités de genre dans la zone Asie Pacifique
– Les articles de notre dossier thématique consacré à la place des femmes dans le numérique
Et si on en finissait avec la ménagère?, de François Fatoux, aux Editions Belin
Elle a, selon l’expression consacrée « moins de 50 ans » et un profil prétendument typique de consommatrice. C’est la « ménagère » : réjouie à l’excès par quelqu’appareil dernier cri supposé lui faciliter le quotidien, elle est la caricature des caricatures dans les représentations publicitaires d’hier. Mais si l’on ose peut-être moins aujourd’hui la croquer en cliché de femme au foyer au tablier impeccablement lissé, a-t-elle pour autant complètement disparu de nos imaginaires et de notre réalité ?
Il y a de quoi en douter, si l’on considère, dit François Fatoux, qu’au rythme ou l’égalité progresse, il faudra attendre l’an 2460 pour atteindre un partage équitable des tâches domestiques. Alors, on fait quoi? On attend patiemment que changent les mentalités? Ca fait loin et de surcroit, le pari est hasardeux car aussi longtemps que les esprits associeront la sphère privée au domaine de la féminité et les actes de soins à des rôles féminins, rien n’est à espérer de mieux pour celles qui sont désormais majoritairement actives que la fameuse « double journée ».
Non seulement c’est injuste (et épuisant) pour elles, mais encore n’est-ce pas forcément une bonne affaire pour eux. Eux, les hommes, qui ont peut-être bien plus intérêt à l’égalité, au travail comme à la maison, qu’on a bien voulu le (leur faire) croire jusqu’ici…
François Fatoux, co-fondateur et délégué général de l’ORSE, engage avec Et si on en finissait avec la ménagère?, troisième opus de la nouvelle collection Egale à Egal co-éditée par Belin et Le laboratoire de l’Egalité, une indispensable réflexion sur ce que femmes et hommes ont en partage dans la vie privée… Partant, il invite à une autre considération de la valeur accordée dans nos sociétés à l’invisible mais phénoménale création de richesses que constituent ce qu’on appelait il y a encore peu, et vraisemblablement à tort, « les corvées »…
Lire aussi :
– Notre interview de la linguiste Henriette Walter sur la proximité étymologique entre « manager » et « ménagère »
– Notre article sur l’expo et le beau livre « Portraits de cheminotes »
– Notre interview d’Antoine de Gabrielli, parmi les pionniers de l’engagement des hommes en faveur de l’égalité, fondateur de Mercredi C Papa et d’Happy Men
– Notre interview d’Hélène Sabatier, au sujet du Guide « Hommes, acteurs et sujets de l’égalité professionnelle », publié et diffusé par l’ORSE.
Focus : la collection Egale à Egal aux éditions Belin
Lancée en mars dernier, la collection Egale à Egal est le fruit d’un partenariat entre les éditions Belin et le Laboratoire de l’Egalité.
Dirigée par Annie Batlle, Catherine Vidal et Hélène Kloeckner, elle annonce son intention de « faire joyeusement le ménage des idées reçues et montrer les bénéfices individuels et collectifs d’une culture commune de l’égalité pour les femmes et pour les hommes« .
De petits ouvrages brefs d’expert-es, au ton tonique et à l’esprit vif, invitent lectrices et lecteurs à comprendre les termes des débats sur l’égalité pour y contribuer activement en avançant des arguments probants et en s’engageant sur les pistes qui initient le changement.
4 titres sont déjà disponibles : Et si on en finissait avec la ménagère? de François Fatoux (chroniqué ci-avant), Les femmes valent-elles moins cher que les hommes? d’Annie Batlle sur les écarts de revenus et les inégalités sur le marché du travail, Les métiers ont-ils un sexe? de Françoise Vouillot, sur la mixité (en retard) des filières professionnelles et A la télévision, les hommes parlent, les femmes écoutent, d’Arnaud Bihel (collaborateur aux Nouvelles News) sur la place des femmes dans les médias.
Marie Donzel, pour le blog EVE
