C’est directement par une session d’ateliers que les EVEsien-nes ont démarré la deuxième journée du séminaire EVE avant d’assister à la présentation très attendue du speaker de renommée internationale Tal Ben Shahar.

L’initiateur de la psychologie positive, fréquemment surnommé par les médias « le professeur de bonheur » a annoncé tout de go que le séminaire EVE, dont il est un habitué depuis ses débuts, correspond ni plus ni moins aux « trois meilleures journées de son année ».

Une belle entrée en matière pour celui qui considère que les trois règles d’or du bonheur sont « la réalité, la réalité et la réalité ». Car dit-il, pouvoir identifier ce « qui vous donne de la force » et témoigner de la gratitude pour tout ce qui dans le quotidien vous « énergise », c’est la voie première d’une posture juste pour « changer le monde ».

Passionné-es par le discours de cette figure emblématique du leadership durable, les EVEsien-nes ont été tout particulièrement séduit-es par son approche du « questionnement » dans tous les actes de la vie : challenger la question avant de chercher la réponse et de proposer la solution, voilà une piste incroyablement prometteuse pour envisager des relations interpersonnelles plus inclusives.

Après Tal, c’est Bénédicte Tilloy qui est entrée sur scène.Venue témoigner de son parcours, elle a commencé par annoncer, sous des applaudissements nourris, sa nomination le matin-même au poste de DG RH et Secrétaire Générale de SNCF Réseaux.

Puis en habile conteuse, au sens de l’humour affuté et à la générosité sans barrières, elle a donné à entendre le récit d’une vie de femme au travail, aspirant à des relations humaines équitables tout en assumant une ambition équilibrée.

De ses aventures marketing (elle est la « fière maman de la carte 12-25 ») au nouveau défi professionnel qu’elle se lance aujourd’hui, en passant par sa mission stratégique de « refonte tarifaire », puis celle non moins clé de modernisation du réseau des trains corail, puis ses fonctions à la tête d’une direction régionale et son dernier poste en date aux commandes de SNCF Transilien, Bénédicte, femme de coeur s’il en est, a parlé avec une spontanéité rare de ses aspirations comme de ses doutes, de ses grands moments d’allégresse comme des passages plus escarpés de son cheminement, et a offert, dans toute la puissance d’une sincérité absolue, une leçon de leadership aux EVEsien-nes : « être loyal-e à ses valeurs, être rebelle aux procédures qui les entravent« .

La seconde matinée d’EVE 2014 s’est poursuivie avec la traditionnelle session de Questions/Réponses avec Franck Riboud.

Evoquant sans fards sa décision récente de confier la Direction Générale de Danone à Emmanuel Faber, au sujet duquel il n’a pas tari d’éloges, celui qui a choisi de « prendre de la hauteur » en se consacrant désormais pleinement à la réflexion stratégique sur l’avenir de  l’entreprise, a réaffirmé que la valeur fondamentale qui guide son existence, préside à ses choix et dessine les contours de toutes ses visions, c’est la liberté.

Etre libre, c’est bien « la première qualité d’un leader », selon lui. C’est là « un véritable courage », celui de « ne jamais arriver par l’angle d’attaque où l’on vous attend », de toujours « renouveler ses sources d’inspiration » et de rechercher incessamment les « frottements » pour cultiver en soi la curiosité pour les différences.

Au retour des ateliers du début de l’après-midi du 1er octobre, les EVEsien-nes ont assisté à la plénière pragmatico-poétique de Julie Daley.

Cette experte du leadership de transformation, qui a été amenée à intervenir parfois dans des situations très critiques (comme par exemple auprès des populations touchées par les attentats du Onze Septembre) propose à toutes et tous celles et ceux  qui désirent raviver leur puissance créative naturelle d’apprendre à mettre en sourdine la « voix du jugement » pour laisser mieux parler celle de « l’intelligence objective ».

Il y a, en cette forme d’intelligence qui s’intéresse davantage aux cheminements à ouvrir et à vivre qu’aux objectifs à atteindre, d’authentiques ressorts pour se surprendre soi-même, dépasser ses propres limites, élargir à l’infini ses horizons…

La série des plénières de la journée s’est achevée avec la philosophe et psychothérapeute Nicole Prieur, venue aborder, pour la première fois à EVE, le sujet sensible de notre rapport à l’argent.

Invitant à relire Aristote, Lévinas, Ricoeur et Gide et suggérant la pensée de Freud, cette experte des questions de communications familiales a proposé aux EVEsien-nes d’ouvrir avec elle le vaste champ des questions que l’argent nous adresse : parce qu’il met en tension l’être et l’avoir, parce qu’il interroge notre rapport à ce que nous nous croyons « dû » et à ce que nous estimons « devoir », parce qu’il confronte nos valeurs à la réalité, parce qu’il procure satisfactions et provoque frustrations, parce qu’il est fondamentalement une création humaine, le thème de l’argent, « à la fois tabou et totem » n’a pas fini de nous inviter au retour sur soi. En guise de « tips » pour penser le sujet avec lucidité mais sans crainte exagérée, Nicole propose que l’on apprenne chacun-e à « construire la conscience intime de sa propre valeur »…

Le temps passe vite à EVE… Mais les relations qui s’y tissent sont d’une rare intensité. Pour clore cette journée du 1er octobre, toutes et tous les EVEsien-nes ont profité d’un moment de détente autour d’un élégant dîner suivi d’une soirée dansante joyeusement animée par les participant-es, organisateurs et organisatrices et intervenant-es.

Complices aussi dans la gaité d’une dancing party, les EVEsien-nes 2014 ont profité de ce moment à part, emblématique de la fameuse « ambiance EVE » pour se découvrir encore sous de nouvelles facettes illuminées…

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Marie Donzel et Valérie Amalou, pour le blog EVE