Vive l’excellence scientifique au féminin!

Hier soir, à Paris, dans le prestigieux Grand Amphi de la Sorbonne, la Fondation L’Oréal en partenariat avec l’UNESCO, remettait les seizièmes Prix L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science.

Le jury, présidé par le Prix Nobel de médecine Günter Blobel, a récompensé cinq figures majeures de l’excellence scientifique internationale. Quinze chercheuses ultra-prometteuses du monde entier se sont également vu attribuer une bourse leur permettant de poursuivre leurs travaux dans le laboratoire de leur choix. Car, pour la Fondation L’Oréal, « Pour les femmes et la science », ce n’est pas qu’un trophée remis une fois par an, c’est tout un programme de soutien à la recherche scientifique au féminin, au long cours et sur tous les continents.

Nous avons interviewé en exclusivité Anne Cohade, directrice du mécénat chez L’Oréal et directrice adjointe de la Fondation L’Oréal, au sujet de ce programme qu’elle connait bien pour l’avoir vu naître, il y a seize ans, à l’époque où elle était directrice marketing d’Helena Rubinstein… Et qu’elle n’a « jamais lâché » depuis!

Anne Cohade : Tout est parti d’un constat simple. Les femmes sont dramatiquement sous-représentées dans l’univers de la science, et plus encore aux postes de responsabilités. Or, aussi vrai que le monde a besoin de la science, la science a besoin des femmes. Ce leitmotiv du Programme « Pour les femmes et la science » n’est pas un simple slogan, c’est l’affirmation d’une nécessité et d’une urgence pour la planète entière : on ne peut pas se priver de l’excellence scientifique de la moitié de l’humanité!

Ce qui signifie non seulement qu’il faut donner de la visibilité aux femmes de sciences qui ont accompli de grands travaux mais aussi qu’il faut encourager les femmes à se lancer et à persévérer au plus haut niveau dans la recherche scientifique. Cela, nous le faisons en mettant en lumière des rôles-modèles, ce sont les lauréates du Prix Pour les Femmes et la Science, et nous le faisons en attribuant des bourses à des chercheuses ultra-prometteuses au moment où elles en ont le plus besoin, quand elles terminent leur doctorat et s’engagent dans une carrière scientifique.

Anne Cohade : Exactement. Et c’est précisément ainsi que nous le concevons, car ces femmes, nous ne nous contentons pas de leur décerner un prix ou de leur attribuer une bourse, mais nous les accompagnons dans la durée et sur tout ce qui va faire la différence au cours d’une carrière.

Le réseau fait évidemment partie de cela et nous mettons à leur disposition des outils d’échange et de partage, via les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook…). Nous leur donnons de la visibilité, à elle et à leurs travaux, grâce à un tout nouveau média dédié à l’excellence scientifique au féminin, DiscovHER (ndlr : voir notre encadré). Nous leur proposons aussi des formations à la prise de parole en public, du coaching, nous les faisons inviter régulièrement dans des congrès… Bref, nous développons leur leadership!

Anne Cohade : EVE, je l’ai vécu comme un incroyable cadeau, en réalité comme une succession de cadeaux du matin au soir : des intervenant-es exceptionnel-les, des ateliers enrichissants, une ambiance formidable… Et ce leitmotiv « Oser être soi-même« , tellement simple et tellement porteur… Pour tous, d’ailleurs, les femmes comme les hommes.

Anne Cohade : Oui, bien sûr. D’ailleurs, je voudrais partager avec vous ce que l’une d’elles m’a dit hier : « Avoir des enfants, c’est un plus pour faire de la recherche, d’une part parce que ça vous oblige à être focus quand vous travaillez, et d’autre part parce que le travail et l’esprit d’innovation se nourrissent incessamment de tout ce qui se passe en dehors du travail, dans la vie personnelle, culturelle, sociale, familiale… »

Propos recueillis par Marie Donzel, pour le blog EVE

Découvrez le portrait, le parcours et les travaux des lauréates, des boursières internationales et des boursières françaises sur le site de la Fondation L’Oréal.

Remerciements à Anne Cohade, Paul Rhoné et Clélia Edouard.