Le blog EVE partage ses coups de coeur.

A l’approche d’un week-end prolongé, nous vous proposons trois lectures inspirantes et vivifiantes pour le leadership au féminin. Dans le train qui mène à la campagne, au coin du feu avec une tasse de thé, à l’heure de la sieste des petits ou à la place du déjeuner roboratif du dimanche midi, planifiez-vous une belle plage de bouquinage! 

Avec la vivacité d’esprit et l’humour qu’on lui connait, l’experte des questions d’égalité professionnelle et intervenante à EVE Brigitte Grésy, débusque le sexisme partout où il se cache, même dans les intentions en apparence les plus sympathiques. Dans les « ma belle » (vous me ferez un bien un petit café?), les « mon petit » (faites-moi confiance), les blagues (de blondes et autres) suivies de leur indispensable « nan, mais je rigole » et les « comment elle est arrivée là? » (avec leur cortège de sous-entendus scabreux)… Dans les stéréotypes aussi et surtout : « les femmes savent si bien s’organiser« , elles sont « plus conciliantes« ,  mais attention, « elles maternent un peu trop les collaborateurs » ou bien alors, « les femmes entre elles… » (quelles peaux de vache) et « si c’est pour avoir des femmes pires que les mecs, merci la parité« !

Le sexisme, nous le pratiquons toutes et tous, au jour le jour, le plus souvent à notre insu, en laissant nos réflexes culturellement ancrés parler à notre place. Nous le pratiquons contre les deux sexes, (les hommes ne sont pas épargnés), y compris contre le nôtre, voire directement contre nous-même.

Si c’est si répandu, est-ce si grave et cela mérite-t-il d’être combattu? Sans hésiter, répond Brigitte Grésy, car sous les apparences légères de quelques remarques déplacées, le sexisme forge à la longue et parce qu’il est omniprésent, de vrais complexes qui interdisent aux un-es et aux autres d’être pleinement elles-mêmes et eux-mêmes et de déployer tout leur potentiel.

Toutes les techniques pour se défendre du sexisme quand on en est victime et pour s’en débarrasser quand on le véhicule malgré soi (et la plupart d’entre nous sommes bel et bien dans les deux cas) sont dans l’irrésistible Petit traité contre le sexisme ordinaire de Brigitte Grésy.

La fondatrice des Nouvelles News, le média on-line « d’un autre genre » qui propose de lire l’info « plus qu’à moitié », propose un tour d’horizon du pouvoir au féminin et de toutes les questions qu’il soulève dans la société.

Pouvoir politique : la parité a-t-elle permis de vrais progrès? La classe politique est-elle plus ou moins résistante à la culture de l’égalité que l’opinion publique qui vote pour elle? Faut-il « y penser en se rasant » pour avoir une chance un jour s’asseoir sur les bancs de l’Assemblée voire briguer l’Elysée?

Pouvoir économique : La mixité est-elle facteur de productivité? Que peuvent les nouvelles pratiques du management pour l’égalité? les quotas de dirigeantes, c’est vraiment que pour les femmes qui « ne peuvent pas y arriver autrement »?

Pouvoir intellectuel : Pourquoi il y a si peu de femmes Prix Nobel? Les femmes ont-elles oublié d’apporter leur contribution à l’histoire des sciences ou des idées, ou cette même histoire a-t-elle seulement oublié de leur rendre hommage ? C’est quoi l’effet Matilda?

Pouvoir médiatique : Où sont les expertes dans les émissions de débat? En quels termes parle-t-on des femmes dans l’information? La pub sexiste, c’est vraiment grave?

Pouvoir domestique : y a-t-il un « instinct maternel » et un « instinct ménager »? Les politiques publiques incitent-elles vraiment au partage des responsabilités parentales?

A autant de questions clés du leadership au féminin, Isabelle Germain apporte des réponses lucides… Mais encourageantes pour l’avenir : si, si, il y a des choses à faire, on peut agir tout de suite et avec efficacité, pour plus d’égalité dans toutes les sphères de la vie publique et privée!

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Un (très) beau livre, superbement illustré, pour (re)découvrir plus de vingt femmes de tête, qui du XVIIIè siècle à nos jours, ont marqué l’histoire de l’entrepreneuriat et de la réussite professionnelle au féminin.

Il y en a de très connues, dont on ne se lasse pas d’entendre la légende : Coco Chanel et la « petite robe noire » que les critiques de son temps jugeaient juste bonne à habiller « les petites secrétaires banlieusardes », la Veuve Cliquot qui prit les rennes d’une petite maison de champagne contre l’avis de tous ses proches et en fit le fleuron du luxe à la Française que l’on sait ; Estée Lauder qui répondait à quiconque lui demandait les clés de son succès qu’elle était « toujours allé de l’avant »…

Il y a aussi celles qui ne se sont pas cantonnées à l’univers de la mode, du luxe et de la beauté mais ont osé aller conquérir des terrains que leur époque (et pas que leur époque d’ailleurs) estimait plutôt masculins : Kate Gleason qui fit fortune dans la construction et le béton, Katharine Graham qui était à la tête du Washington Post au moment du Watergate, Florence Knoll qui eut l’idée de génie d’équiper les business buildings en mobilier design et fonctionnel…

Autant de modèles de réussite à saluer… Et peut-être à imiter!

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Marie Donzel

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A lire aussi :

– Notre petite bibliothèque idéale du leadership au féminin

– Notre interview d’Elsa Conesa, auteure d’une biographie consacrée à la femme d’affaires Margarita Louis-Dreyfus

– Notre critique de l’essai de Sheryl Sandberg, la numéro 2 de Facebook

– Notre billet consacré à l’essai Tout à fait femme de l’intellectuelle suisse Barbara Polla