(c) Observatoire des Inégalités

Nous suivons avec beaucoup d’attention les travaux riches et divers de l’Observatoire des inégalités. Ce véritable think tank appuyé sur un impressionnant conseil scientifique (comprenant notamment des personnalités telles que Louis Chauvel, le sociologue des problématiques générationnelles, Françoise Milewski, l’économiste qui a co-fondé le programme Présage, Margaret Maruani, la sociologue des questions de genre à la tête du MAGE, Denis Clerc, le fondateur d’Alternatives Economiques…) ne se contente pas de livrer des données indispensables à la réflexion et à l’action en faveur de l’égalité, mais encore est-il le lieu de nombreuses initiatives inspirantes pour faire bouger concrètement les lignes.

Il en est ainsi du prix « Jeunesse pour l’égalité », qui engage les moins de 21 ans à s’emparer de la question des stéréotypes pour imaginer d’autres façons de voir et de faire, d’être au monde et de participer à le transformer.

A l’heure où les inscriptions à ce grand concours de créativité sont ouvertes pour l’édition 2014, le blog EVE est allé à à la rencontre de Nina Schmidt, en charge de coordonner toutes les actions en direction de la jeunesse au sein de l’Observatoire.

Nina Schmidt : L’an passé, nous avons reçu pas loin de 60 clips vidéos, tous réalisés en équipe. Ce qui signifie que près de 200 jeunes se sont investis dans ce concours en 2013. Pour une première, on peut parler de succès.

Nina Schmidt : Ce ne sont pas des chefs d’oeuvre de réalisation cinématographique que nous primons. Ce que nous attendons, ce sont des créations sincères et originales sur la question des inégalités et des discriminations. A ce titre, nous avons pu constater que le sujet passionnait les jeunes, qu’ils le comprenaient bien et qu’ils avaient des choses à dire.

Nina Schmidt : Il y a effectivement une vraie spontanéité chez eux quand ils s’expriment sur ces sujets. On les sent moins soucieux du politiquement correct et ils n’hésitent pas à appeler un chat un chat. On les sent aussi très impliqués, les inégalités les choquent et ils le disent avec force. D’un autre côté, ils sont à un âge où le besoin identitaire est très fort, et où il y a une véritable prise de risque dans le fait d’affirmer sa différence face au groupe. C’est cette dynamique particulière qu’il nous semble vraiment intéressant de travailler. La période très « mouvante » de l’adolescence, où la question « qui je suis » est omniprésente, est un bon moment pour éveiller la conscience.

Nina Schmidt : Le succès du concours l’année dernière nous a donné envie de lui donner encore plus d’ampleur et de visibilité. Donc, oui, il y a quelques nouveautés cette année. Nous avons de nouveau la confiance de l’Union européenne avec le programme « Jeunesse en Action« . Ensuite, nous ouvrons une nouvelle catégorie d’âge (18-21 ans) pour répondre à l’attente de certain-es jeunes qui ont regretté de ne pouvoir participer l’année dernière alors qu’ils avaient des propositions. Nous avons aussi décidé d’élargir le concours à toutes les formes de communication visuelle, et plus seulement à la vidéo : les affiches, les créations web, les dessins, les photos, les projets infographiques sont les bienvenus. Nous adaptons la composition du jury en conséquence, il comptera cette année des personnalités du graphisme et de la bande-dessinée.

Nina Schmidt : L’an dernier, nous avons constaté que non seulement, beaucoup de jeunes s’étaient investis pour participer au concours, mais également qu’ils étaient presque tous présents à la remise des prix, certain-es venant de très loin. Et pas seulement pour les récompenses! Car d’eux-mêmes, ils ont spontanément prolongé la cérémonie en débat animé sur les injustices quotidiennes… Alors, cette année, pour répondre à ce besoin manifeste qu’ils ont d’échanger sur ces questions, nous comptons leur offrir, avec l’appui du Conseil Scientifique de l’Observatoire, un vrai séminaire d’une journée, avec la participation de grand-es expert-es qui partageront leurs connaissances et leur réflexion et répondront aux interpellations de la nouvelle génération…

Propos recueillis par Marie Donzel