L’Oréal, entreprise de longue date engagée en faveur de l’égalité professionnelle, pionnière en matière de mesures de conciliation des temps de vie et impliquée dans de nombreux programmes porteurs pour le leadership au féminin (EVE, bien sûr, mais aussi les Chartes de la Diversité, de la Parentalité, de l’Egalité des Chances, Capital Filles…) a fait le choix de soumettre sa politique RH aux organismes indépendants qui délivrent des labels « gender equality ».
Légitime volonté de communiquer sur ces efforts et les résultats positifs qu’ils entraînent? Pas que! Chez L’Oréal, la labellisation « gender equality » vise avant tout à se doter d’outils puissants d’évaluation pour challenger les process RH et les faire évoluer en profondeur.
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GEES, premier label « gender equality » européen
GEES, pour Gender Equality European Standard, c’est le premier label international d’égalité professionnelle d’initiative interentreprises (notre partenaire Orange en est aussi), créé en 2011.
Il s’attache à six critères pour évaluer la maturité d’une organisation sur les questions d’égalité professionnelle. L’audit est sans complaisance, certifié par le bureau Veritas et réactualisé tous les deux ans, qui a déjà permis à L’Oréal de valider douze périmètres depuis 2011 (des pays baltiques à l’Espagne en passant par la France, le Royaume Uni, le Portugal ou l’Italie). Quatre nouveaux pays, au minimum, y prétendent en 2014 : les filiales roumaines, suédoises, finlandaises et néerlandaises de L’Oréal.
Pour le groupe, c’est l’occasion de faire un état des lieux, de proposer des comparaisons propices à l’échange de best practices entre filiales et de mieux comprendre les contextes locaux pour pouvoir agir avec toujours plus de précision et d’efficacité sur le terrain. Ainsi, le formidable effet des mesures d’articulation des temps de vie au Royaume Uni a attiré l’attention sur un véritable point fort pour l’entreprise en tant qu’employeur dans ce pays. Ou bien, autre exemple, dans les Pays Baltes, les reliefs de l’époque communiste renvoyant au second plan la question de l’égalité salariale, il est apparu que les questions de formation du management et de mixité des filières se posaient avec une autre acuité et ce sont devenues des priorités pour l’action dans ces pays.
EDGE : l’égalité professionnelle, un enjeu mondial
L’Oréal, née en France mais présente dans 65 pays du monde, ne s’arrête pas en si bon chemin aux frontières de l’Europe. D’autant que, convaincue que l’égalité professionnelle est bien un levier stratégique de développement, la direction du groupe tient à asseoir sa formidable croissance en certaines zones du globe (dont l’Asie, la Russie, l’Amérique latine…) sur des valeurs fortes et une culture d’entreprise unifiée.
Aussi, s’est-elle lancée dans la certification EDGE (pour Economic Dividend for Gender Equality), méthodologie unique d’évaluation des politiques d’égalité professionnelle, celle-là même qui est recommandée par les Nations Unies. Résolument imprégnée de l’idée qu’il y va aussi de performance économique quand on parle de rapports équilibrés entre les genres, la méthodologie EDGE s’appuie sur une analyse par triangulation qui ausculte toutes les données de l’entreprise, à tous les niveaux de hiérarchie, pour tous les métiers et dans tous les aspects impactants de son écosystème (l’entreprise en tant qu’employeur, mais aussi en tant qu’acteur au sein d’un pays et de sa culture, en tant qu’acheteur de fournitures et prestations, en tant que partenaire d’associations, d’ONG, d’institutions, d’autres entreprises…).
EDGE, une méthodologie innovante et performante
pour évaluer en profondeur les politiques d’égalité professionnelle et donner aux entreprises de vrais moyens de concourir à son progrès.
Bientôt sur le blog EVE : une interview au long cours avec l’initiatrice de cette méthodologie.
Entre GEES et EDGE, c’est plus de la moitié des filiales de L’Oréal qui seront labellisées « gender equality » en 2014, avec un accent tout particulier porté sur les marchés les plus stratégiques pour l’entreprise aujourd’hui : Etats-Unis, Canada, Russie, Taiwan, Philippes, Australie, Brésil…
Pour un groupe qui compte plus de 60% de femmes dans ses effectifs, être exemplaire en matière d’égalité professionnelle est un enjeu majeur et c’est bien affirmé comme une priorité pour le groupe L’Oréal. Mais cela ne se résume pas à la nécessité de se montrer « women friendly » pour satisfaire aux attentes de sa population interne. Ce qui est capital, pour un groupe qui estime que tout ce qui profite aux femmes présente en réalité des bénéfices pour tous, c’est de s’inscrire en précurseur, comme elle l’a toujours fait, servant bien souvent de modèles à d’autres entreprises.
Marie Donzel, pour le blog EVE et Stéphanie Oueda, pour L’Oréal