Financi’Elles, le réseau des réseaux de femmes de la banque, de la finance et de l’assurance et l’Observatoire de la Mixité en son sein, viennent de rendre les conclusions de la deuxième grande enquête sur la confiance des cadres du secteur.
Le blog EVE a lu les résultats de l’enquête Financi’Elles 2014. Voici ce qu’il faut en retenir :
Une enquête de grande envergure
91674 femmes et hommes ont été sollicités entre le 11 juin et le 4 juillet 2014 ( + 7% par rapport à l’enquête 2011).
Trois nouvelles entreprises étaient cette année impliquées dans la démarche, portant à 11 le nombre total de groupes concernés par l’enquête (Axa, BPCE, Crédit Agricole*, Caisse des Dépôts, Société Générale, HSBC, ING, Malakoff Médéric, Eurazeo, GE Capital et Humanis).
Portrait-type de la/du cadre du secteur
Femmes et hommes cadres de la banque/finance/assurance ont des profils assez similaires :
– une moyenne d’âge équivalente (42 ans pour les femmes, 43 ans pour les hommes)
– un niveau de diplôme élevé (bac +4 pour 54% des femmes et 52% des hommes)
Seule la situation familiale diffère sensiblement entre les femmes et les hommes : une moyenne de 2 enfants pour elles, et 2,4 enfants pour eux.
Des problématiques de carrière similaires pour les femmes et pour les hommes
Femmes et hommes cadres du secteur de la banque, finance, assurance sont ensemble soucieux de la gestion de la trajectoire professionnelle : la recherche d’une cohérence dans le parcours et la demande de visibilité sur les perspectives de progression s’expriment avec une même acuité pour les deux sexes.
Femmes et hommes identifient ensemble la parentalité comme un tournant, engageant les individus dans un nouveau cycle de vie. Néanmoins, sans surprise, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes à percevoir l’arrivée d’un enfant comme une difficulté à surmonter dans la poursuite de leur parcours.
Quelle confiance les femmes accordent-elles à leur secteur et à leur entreprise pour les promouvoir?
Les femmes demeurent globalement moins confiantes que les hommes dans leur avenir professionnel (44% contre 58%).
Toutefois, elles sont plus nombreuses qu’en 2011 (+3,4 points) à estimer que le secteur est aussi, voire plus favorable à la mixité que d’autres.
Il semble que les actions menées dans les entreprises concernées depuis la dernière enquête Financi’Elles aient porté leurs fruits : on constate une croissance de 10,3 points de la confiance des femmes en leur entreprise pour les promouvoir à des postes de responsabilité.
L’amélioration de la situation des femmes au cours des trois dernières années est donc sensiblement perçue par toutes et tous… Mais les premières concernées restent 43% à ressentir des inégalités de traitement (contre seulement 13% parmi les hommes).
Des politiques de mixité qui profitent à toutes et tous
Femmes et hommes du panel ont une conscience accrue (+7,45 points en moyenne par rapport à 2011) de l’existence d’une politique d’égalité professionnelle dans leur entreprise.
Ces plans d’action pour promouvoir la mixité font d’ailleurs l’objet d’un certain consensus : femmes et hommes y sont ensemble favorables et disent à des hauteurs équivalentes (21% pour les femmes et 19% pour les hommes) qu’ils en ressentent les bénéfices, directs ou induits, sur leur propre condition.
Doubles carrières : le grand enjeu
78% des personnes interrogées sont en situation de « double carrière » au sein de leur couple.
Ce chiffre, qui marque la rupture avec les modèles familiaux traditionnels, invite à repenser les termes de la discussion sur l’articulation des temps de vie et à adapter les modes d’action pour accompagner le développement professionnel équilibré des un-es et des autres.
L’accent est porté sur l’importance d’installer une culture d’entreprise inclusive et sur la nécessité de mettre en place une organisation du travail à la fois plus flexible sur le lieu de travail (télétravail, horaires souples…) et moins invasive de la vie privée (cadrage des horaires de réunion et de l’utilisation du courrier électronique…).
Marie Donzel, pour le blog EVE.
Remerciements à Anne Guillaumat de Blignières (Conseillère du Comité de Direction de la Caisse des Dépots, Co-Présidente de Financi’Elles)
* 5 entités du Groupe Crédit Agricole S.A. sont concernées par l’enquête : CACIB, CAA, AMUNDI, CACEIS et Crédit Agricole S.A. social
