Nous connaissons bien Hélène Sabatier au blog EVE.

Ancienne collaboratrice de notre partenaire Le Crédit Agricole et co-fondatrice du réseau POTENTI’ELLES, elle collabore aujourd’hui avec l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) dont nous avons relayé à plusieurs reprises les excellents travaux (dont celui consacré au poids des normes dites masculines sur la vie professionnelle et personnelle d’hommes du monde de l’entreprise, il y a près d’un an).

A la veille d’une grande journée consacrée par l’ORSE à la question du genre et de l’égalité dans l’entreprise, lors de laquelle Hélène Sabatier présentera le nouveau guide intitulé Hommes, acteurs et sujets de l’égalité professionnelle auquel elle a contribué, elle a souhaité nous faire part en avant-première des résultats de ses recherches.

« Le réseau de femmes mène aux hommes. Constatation ironique, mais nécessaire ! Ayant fait le tour de la question en commençant par la case « réseau féminin » je ne peux que conclure que la plupart des objectifs des réseaux féminins ou pro-mixité ne parviendront à leurs fins qu’en incluant le plus grand nombre, donc tous les collaborateurs, managers, dirigeants de l’entreprise, donc les hommes. L’idée n’est pas nouvelle, même si elle n’était absolument pas centrale lors de la création de certains réseaux féminins intra-entreprises il y quelques années.

Ensuite, c’est une question de degré et de modulation, selon les événements, leurs objectifs, les envies des femmes du réseau, sa gouvernance, son financement. Le réseau féminin « féminin » comme pour toute initiative pro-diversité qui vise à rétablir un équilibre s’inscrit dans une logique de compensation devant un constat donné, et l’on peut par là expliquer qu’elle ne cible qu’une population, dans notre cas les femmes.

Une démarche égalité dans l’entreprise ? Il va sans le dire : si l’on replace l’existence même des réseaux féminins intra-entreprise dans une logique organisationnelle, leur inscription dans la démarche égalité professionnelle de l’entreprise, voire même dans la démarche QVT (Qualité de vie au travail, actuellement en négociation entre les partenaires sociaux au niveau national) exige forcément un mixité au moins partielle du public cible des actions du réseau !

Dans égalité professionnelle femmes-hommes, on a tendance à oublier l’angle mort du point de vue des hommes. Et pourtant, les accords d’entreprise sur le sujet ne s’y trompent pas, constatant bien qu’il y a énormément de travail à faire pour rétablir un équilibre au-delà des assignations de rôle : pour les hommes aussi, les congés parentaux, les chartes des temps, les rtt le mercredi (ou soyons fous, carrément les 4/5^ème mercredi).

La question de la parentalité est centrale… Mais il faut aussi la dépasser.

Mais il faut aller au-delà de la parentalité lorsque l’on parle égalité hommes-femmes en entreprise. Et c’est ce que se propose de faire l’ORSE mettant en perspective des études et sur ce que certains appellent les « normes (dites) masculines » en entreprise et les conditions de travail, l’organisation du travail, la santé au travail, la lutte contre les stéréotypes de genres et les assignations sexuées des rôles, les comportement addictifs, les violences et les conduites à risques, le harcèlement.

Un panorama complet de l’écosystème qui entoure la question du genre et de l’égalité dans l’entreprise : le débat sera ouvert le vendredi 1 mars à 8h30 dans l’auditorium du MEDEF. C’est une conférence ORSE gratuite sur inscription.

A cette occasion, sera mis à disposition le nouveau guide intitulé « Hommes, acteurs et sujets de l’égalité professionnelle » auquel j’ai contribué.

Hélène Sabatier »