Comment participer activement à faire avancer la mixité quand on est un homme?
De nombreuses initiatives voient le jour, depuis quelques temps. D’Happy Men en France à Male champions of change en Australie, en passant bien sûr par le mouvement international He For She, les hommes sont de plus en plus nombreux à s’engager, à l’assumer et à l’afficher publiquement…
… Comme pour donner l’exemple à d’autres hommes qui ne se sentiraient pas encore complètement à l’aise avec un combat longtemps associé à la seule question de la condition des femmes.
Pourtant, l’égalité, c’est bien l’affaire de toutes et tous et chacun à y gagner, dans son quotidien personnel et professionnel, pour des relations de plus grande confiance, pour une confrontation plus fertile des points de vue, pour une dynamique d’innovation plus ouverte…
Alors, certains hommes influents passent maintenant à la vitesse supérieure en refusant carrément de participer à des événements, si des femmes n’y sont pas également mises en visibilité.
Ça a commencé dans le milieu scientifique, quand le micro-biologiste de renom Jonathan Eisen, a annoncé, il y a un peu plus d’un an sur son blog, sa décision de ne plus prendre part à des colloques auxquels ses consœurs de rang équivalent ne seraient pas conviées.
Puis on a vu récemment Guy Mamou-Mani, co-président du Groupe Open et Président de Syntec Numérique prendre un même engagement dans une tribune publiée sur le HuffPost.
En ce début d’année, le monde de la culture était à son tour irrigué par le mouvement quand Riad Sattouf demandait le retrait de son nom de la liste des nominés au Grand Prix du Festival d’Angoulême au motif qu’aucune femme ne figurait dans la sélection. Dans la foulée, plusieurs autres auteurs nominés lui emboîtaient le pas, non sans provoquer un certain désordre dans l’organisation du Festival, peu préparée à ce que ce soit les hommes de la BD qui se dressent contre le sexisme !
Il y a quelques jours, Guy Mamou-Mani et Gilles Babinet, « Digital Champion » de la France à la Commission européenne lançaient, avec un groupe d’hommes influents de la sphère de l’innovation, et sous la présidence de Tatiana Faria Salomon (co-fondatrice de Girl Power 3.0), le Club des Gentlemen autour du hashtag #JamaisSansElles.
Un mot d’ordre immédiatement suivi par l’écrivain Alexandre Jardin, entraînant avec lui « Les Zèbres » mobilisés pour une société plus ouverte, le dirigeant du Conseil National du Numérique Benoît Thieulin, l’ensemble de l’équipe du mouvement « La Transition » fondé par Xavier Alberti, le PDG de « En Mode Up » Nicolas Antonini, le grand reporter du Point Guillaume Grallet, le directeur adjoint de France 24 Sylvain Attal, le Directeur de la Rédaction des Echos Week-End Henri Gibier, le patron de l’ESSEC Jean-Michel Blanquer…
Autant d’hommes qui proposent à d’autres hommes des modèles positifs de réussite AVEC les femmes, dans un esprit de juste partage et une aspiration forte à l’équilibre.
Marie Donzel, pour le blog EVE.
Lire aussi :
– Notre entretien avec le chercheur Alban Jacquemart, auteur d’une socio-histoire de l’engagement des hommes dans les mouvements pour l’égalité
– Nos articles consacrés aux « pionniers » de l’engagement des hommes, Condorcet et John Stuart Mill (série à suivre…)
– Notre entretien avec Michel Mathieu, Directeur Général Adjoint du Groupe Crédit Agricole S.A., parrain du réseau Potenti’Elles
– Notre interview de Clément Deloras, Conseiller de la Secrétaire Générale du Groupe Caisse des Dépôts, référent du Cercle Happy Men de l’entreprise
– Notre chronique livre consacré à l’ouvrage Masculinités de Raewyn Connell
– Notre rencontre avec Marie-Christine Mahéas, autour de l’ouvrage Mixité, quand les hommes s’engagent