Nous avons appris ce matin le décès de la première (et à ce jour unique) Première ministre du Royaume Uni : Margaret Thatcher.
Figure politique incontournable de la seconde moitié du XXè siècle, elle est aussi l’incarnation d’une part de l’histoire du leadership au féminin et de tous les questionnements qui l’accompagnent : est-il plus difficile pour une femme que pour un homme d’accéder au pouvoir? Doit-elle s’y comporter différemment d’un homme? Fait-elle l’objet de commentaires de même nature que ses collègues masculins quand elle plait ou déplait? Doit-elle apporter « autre chose » (et si oui, quoi) aux sphères de la gouvernance?
Assurément pionnière dans le club encore très fermé des dirigeantes de grandes puissances, Margaret Thatcher compte aussi parmi les personnalités les plus ambiguës du paysage politique international de ces dernières années. Mais entre la critique argumentée de son action et les réactions épidermiques suscitées par sa personnalité, son mode de leadership voire par sa seule présence féminine dans un monde qui était encore très masculino-centré quand elle l’a conquis, il semble utile d’essayer de démêler les fils…
En 2011, le biopic de Phyllida Loyd, La Dame de Fer, la donnait à découvrir sous un jour nouveau : celle dont on connaissait la sévérité et l’intransigeance y apparaissait avant tout comme une femme ambitieuse menée par une solide détermination et portée par des valeurs fortes de courage. Boursière à Oxford, avide de connaissance et de culture, chercheuse en sciences concentrée puis avocate pointilleuse lancée en politique dès le début des années 1950, à une époque où cela semblait un loisir bien incongru pour une dame affublée de bibis assortis à son tailleur pastel.
Plusieurs médias retracent aujourd’hui le parcours incroyable de Margaret Thatcher, décédée ce jour à 87 ans. Citons le portrait très complet que lui consacre Le Monde. Tandis que le Washington Post fait le choix d’une retrospective tout en images, le site Internet de France Télévisions propose un recueil de 10 citations-clés, dont certaines nous interpellent plus particulièrement, comme « Etre puissant, c’est comme être une femme. Si vous avez besoin de le dire, c’est que vous ne l’êtes pas ».
Pour les réactions des principaux chef-fes d’état à l’annonce de son décès, on se référera notamment aux articles du Times et du New York Times .
Tous les grands journaux du monde entier titrent ce soir sur la disparition de Margaret Thatcher. Rares sont les analyses sans nuance : l’admiration et le respect pour son charisme et sa personnalité de leader viennent se heurter à l’examen sans concession de son action à la tête du Royaume Uni.
Parce qu’il n’est pas si simple de l’encenser ou d’en faire une égérie du leadership au féminin (dont elle n’a pas toujours été le modèle le plus attractif, s’accordent à dire même les féministes), il nous semble précisément important de lire et de commenter avec vous tout ce qui s’écrit et se dit ce soir sur une femme qui a beaucoup osé et beaucoup agi, tout au long de sa vie.
A votre avis, quel héritage Margaret Thatcher laisse-t-elle au leadership féminin?
Marie Donzel
Comments 1
Ce qui me gêne dans l’image de Margaret Tatcher, c’est sa détermination poussée jusqu’à l’intransigeance et son absence de « care » .
Mais je lirai ce WE qqes articles car c’est un leader. Est il au féminin? Certainement puisque c’est une femme…quoique?