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La femme du mois
Au revoir « Mutti » ! Après 16 années au pouvoir, Angela Merkel quitte ses fonctions de chancelière d’Allemagne. Celle qui fut sacrée dix fois de suite par le magazine Forbes « femme la plus puissante du monde » se retire de la scène politique au sommet de sa popularité. Fille de pasteur élevée dans l’ex-RDA, scientifique de formation, elle devient la première femme chancelière en 2005, à la surprise générale. Personne outre-Rhin n’imaginait alors une telle longévité politique. Elle aura sans conteste marqué toute une génération d’Allemandes, bien que son bilan en matière d’égalité hommes-femmes ne soit pas considéré comme remarquable. Angela Merkel a d’ailleurs été longtemps critiquée pour ne s’être jamais déclarée ouvertement féministe. Jusqu’à ce mois de septembre, à l’ultime fin de son mandat : « Je peux le dire aujourd’hui de manière affirmative : je suis une féministe. J’ai dit cela un peu timidement sur scène à l’époque. Aujourd’hui, c’est mieux réfléchi et donc, dans ce sens, je peux dire : oui, nous devrions tous être féministes. »
Les femmes de 2021
C’est un palmarès annuel toujours très attendu, celui de l’édition française du magazine Forbes qui classe les 40 femmes « les plus remarquables » du pays, d’après le journal. Artistes, scientifiques, entrepreneures, sportives, journalistes… elles ont toutes des parcours inspirants et ont brisé, chacune à leur manière, le fameux plafond de verre. Parmi elles, cette année, on trouve ainsi Audrey Tcherkoff, 39 ans, spécialiste en relations internationales, qui vient d’arriver à la tête du Women’s Forum ; Wendy Renard, 30 ans, considérée comme l’une des meilleures footballeuse au monde ; Laurence Des Cars, 55 ans, devenue cette année la première femme à diriger le musée du Louvre. Ou encore Elisa Rojas, 42 ans, avocate en situation de handicap, co-fondatrice du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation.
La série du mois
Des héroïnes de 50 ans qui ont l’air d’avoir leur âge. Des femmes « mûres » qui mènent leurs vies entre boulot, mari, copines… loin, très loin d’être des « Desperate housewives » , ou des Newyorkaises sophistiquées façon « Sex and the City ». Non, simplement des quinquagénaires « normales ». C’est que ce montre la série « On the Verge », écrite et réalisée par Julie Delpy, diffusée depuis septembre sur Canal +. « Je voulais montrer que 50 ans, ce n’est pas la fin de la vie ! Les hommes ne se posent jamais la question car ils ont plein de modèles masculins qui continuent à vivre, à fonder des familles, etc. C’est bien de montrer une image de femme vibrante et heureuse à cet âge. » Bien que tournée par la Française aux Etats-Unis, la série fait écho à la situation hexagonale où seuls 6 à 8% des rôles sont attribués à des comédiennes de plus de 50 ans, sur l’ensemble des films français, alors même qu’une femme sur deux en France a justement plus de 50 ans. A écouter sur le sujet : le podcast « Affichées »de madmoizelle.
Le pacte du mois
Le Laboratoire de l’Egalité vient de publier un « pacte pour l’égalité professionnelle » entre les hommes et les femmes, qu’il va soumettre à l’ensemble des candidats et candidates à l’élection présidentielle. 50 actions à mettre en œuvre, autour de trois piliers majeurs ; assurer l’autonomie économique des femmes et le partage égalitaire de la prise de décision. Généraliser le partage d’une culture commune de l’égalité durable et renforcer le rôle des politiques publiques. Selon les dernières données de l’Apec, l’écart de salaire en moyenne entre les femmes et les hommes cadres, à poste et temps de travail équivalents, se situe dans une fourchette entre 8% et 15 % . Sans compter les écarts de 16% entre les femmes et les hommes détenteurs d’un diplômé inférieur au bac et de 29% quand ils atteignent un niveau bac +3. A lire ou relire sur le sujet l’article sur la transparence salariale publié sur notre site.
La surprise du mois
Sandrine Rousseau n’a finalement pas obtenu l’investiture du parti Europe écologie-Les Verts à la primaire de septembre destinée à choisir un candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais battue de peu par Yannick Jadot, l’économiste a néanmoins « fait le buzz » en se réclamant d’un concept radical mal connu, voire ignoré de la plupart des Français : l’écoféminisme. Son principe fondateur s’articule autour de la conviction que la crise écologique, la destruction de l’environnement et le patriarcat sont étroitement liés.
La polémique du mois
Napoléon ou Gisèle Halimi ? A Rouen, le débat fait rage et relance le sujet de « l’invisibilité » des femmes, notamment dans l’espace public. L’objet de la polémique qui a mis le feu aux poudres ? Une statue équestre de Napoléon, qui trônait devant la mairie de Rouen depuis 150 ans, et qui a récemment été déplacée pour être restaurée. La mairie envisage de profiter de l’occasion pour la remplacer par une autre statue représentant une figure féminine et a avancé le nom de l’avocate Gisèle Halimi. « Moi, je ne veux pas de culture d’effacement. Il y a de la place pour tout le monde. Mais je pose juste la question : qui est effacé aujourd’hui de l’espace public et donc de notre histoire, si ce n’est pas les femmes ? » a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol, maire PS de Rouen. Dans sa ville comme dans toute la France, les femmes représentent ainsi à peine 5% des noms de rues.