Les 5 infos égalité / mixité d’août 2019

Eve, Le Blog Actualité, Dernières contributions

Voici les 5 actus à retenir sur les champs de l’égalité pro, de la mixité et du leadership équilibré au cours des dernières semaines.

Le sommet du mois : l’égalité F-H à l’agenda du G7 à Biarritz

Le Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes, crée par Justin Trudeau lors du G7 de 2018, n’a pas chômé. Ses membres, présidé·e·s par les prix Nobel Nadia Murad et Denis Mukwege ainsi que la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, ont présenté le 23 août à l’Élysée un rapport de 79 recommandations ainsi qu’un Appel à l’action destiné à servir de feuille de route au Partenariat de Biarritz. Ce dernier a été lancé par Emmanuel Macron dans le cadre du G7, invitant les pays membres à « s’engager à éliminer les discriminations entre les femmes et les hommes et à se battre pour de nouveaux droits et de meilleures pratiques ». Le sommet, qui inaugure par ailleurs le label Évènement égalité femmes-hommes nouvellement créé par la DGCS et l’AFNOR, a fait preuve de son engagement par des annonces réjouissantes, à l’instar d’un financement de 251 millions de dollars pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Tous les pays du G7, comme le Chili, l’Australie, le Rwanda, l’Inde et le Sénégal se sont également engagés à renforcer leur appareil législatif pour soutenir l’égalité F-H : en France, une nouvelle loi consacrée à l’émancipation économique des femmes est ainsi prévue pour 2020.

La réforme du mois : la fonction publique pénalisée en l’absence de plan d’action

La réforme de « transformation de la fonction publique » parue au Journal Officiel le 6 août n’a pas oublié d’inclure un volet sur l’égalité professionnelle. Si depuis 2013 la fonction publique est, comme le secteur privé, dans l’obligation de publier un rapport de situation comparée, elle n’encourait jusqu’alors pas de sanction en cas de manquement à cette obligation. Il y en aura désormais une, correspondant à 1% de la masse salariale si aucun plan d’action destiné à réduire les inégalités salariales n’est finalisé avant le 31 décembre 2020. Du côté du privé, la loi Avenir professionnel poursuit son chemin : au 1er août 2019, 92% des entreprises de plus de 1000 salarié·e·s avaient publié leur index de l’égalité. La marge de progression n’est pas négligeable, avec seulement 4 entreprises concernées obtenant un score d’index maximal. Par ailleurs, 49% des entreprises constatent un 0/10 en matière de parité sur les hauts salaires, illustrant la réalité du plafond de verre. En Suisse, le Conseil fédéral suit la tendance, annonçant le 21 août que les entreprises de plus de 100 salarié·e·s se devront aussi d’analyser les écarts salariaux, sans pour autant assortir cette obligation de sanction.

Les marches du mois : les Brésiliennes mobilisées pour leurs droits et le climat

Le 14 août, une centaine de milliers de femmes principalement issues du monde rural se sont mobilisées à Brasilia à l’occasion de la 6e marche des Marguerites, plus grand rassemblement féminin d’Amérique latine qui revendique l’égalité des droits et la protection de l’environnement. Parallèlement, du 9 au 14 août la capitale brésilienne a également vu défiler la première marche des femmes indigènes. Organisé par l’Articulation des Peuples Indigènes du Brésil (APIB) à l’occasion de la Journée internationale des populations autochtones, ce rassemblement a réuni près de 2000 femmes représentant 130 peuples du pays en vue d’affirmer leurs droits humains et environnementaux face au gouvernement Bolsonaro, dans un contexte de crise accru sur le devenir de l’Amazonie.

L’amendement du mois : les Tunisiennes peuvent désormais déclarer la naissance de leurs enfants

Quelques jours avant la célébration de la journée nationale des femmes tunisiennes du 13 août (date de promulgation du Code du statut personnel), le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed a annoncé l’amendement de la loi de 1957 qui ne reconnaissait pas aux femmes le droit de déclarer la naissance d’un enfant. Cette mise à jour législative est par ailleurs assortie de mesures destinées à améliorer le quotidien des Tunisiennes, comme l’inscription du vaccin contre le cancer du col de l’utérus au calendrier national ou une exemption de TVA au profit des ouvrières agricoles. L’actualité tunisienne de l’égalité F-H est aussi mouvementée en cette période pré-électorale : le 27 août, l’Union nationale des femmes tunisiennes a condamné les propos du candidat Bahri Jlassi, après que ce dernier eut posé dans les priorités de son programme électoral sa volonté de légaliser la polygamie.

Le sport du mois : la Fédération internationale de rugby opte pour la neutralité du genre

On ne parlera plus à l’avenir de la Coupe du monde féminine de rugby, et c’est une très bonne nouvelle ! World Rugby, la Fédération internationale de rugby, a en effet annoncé le 21 août qu’elle appliquerait désormais la neutralité du genre dans les labels de ses futurs tournois. Cette mesure vise à « rehausser la vision du jeu féminin, tout éliminant tout parti pris inhérent ou perçu en faveur de compétitions et de tournois réservés aux hommes, qui traditionnellement n’indiquaient par le sexe ». En perdant son qualificatif genré, le sport féminin se déleste ainsi de son particularisme pour se faire une place dans la norme. La compétition des joueurs de rugby, qui se tiendra en septembre prochain au Japon et celle des joueuses, en 2021 en Nouvelle-Zélande, sont positionnées sur un pied d’égalité.

Valentine Poisson pour le webmagazine EVE