L’année 2019 démarre sur les chapeaux de roue sur les plans de l’égalité professionnelle, de la mixité et du leadership équilibré. Sans plus attendre, découvrez notre revue des actualités qui ont marqué ce mois de janvier.
Le baromètre du mois : une meilleure représentation des femmes sur le petit écran
Dans son édition 2018 du baromètre de la représentation des femmes à la télévision, le CSA a analysé plus de 2 400 programmes pour faire état des stéréotypes et préjugés sexistes véhiculés par le petit écran. Et le constat est plutôt encourageant : depuis 2016, la part des femmes représentées à l’antenne est passé de 36% à 39% (+3 points). De la quantité oui, mais aussi de la qualité ! En effet, le rapport pointe également une amélioration dans la qualité des rôles tenus, avec toujours plus d’héroïnes et de personnages principaux féminins… Mais des efforts restent à fournir pour coller à la réalité sociologique de la société française, avec une survisibilité des femmes de moins de 50 ans. Ce sujet de la représentativité des femmes est à considérer à l’écran, mais aussi derrière la caméra. En la matière, du chemin reste à parcourir : selon une étude publiée par l’Université d’État de San Diego, seuls 8% des 250 principaux films produits par Hollywood en 2018 sont réalisés par des femmes.
La ville du mois : Berlin décide de faire du 8 mars un jour férié
A voté ! Ce 24 janvier 2019, le conseil municipal de la ville de Berlin a fait preuve de son engagement en faveur de l’égalité femmes-hommes, en adoptant un texte qui proposait de faire du 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, un jour férié. Une décision largement saluée, malgré une réticence exprimée par la chambre de commerce et d’industrie de Berlin qui déplore un coût de 160 millions d’euros pour la ville… Qui n’est pourtant pas la première à donner congé en ce jour particulier ! Ailleurs dans le monde, ce sont une bonne dizaine de pays qui ont déjà pris le pli, à l’instar du Cambodge, du Burkina Faso, de la Russie ou de l’Ouzbékistan. Mention spéciale pour la Tunisie qui a décrété son propre jour pour célébrer les femmes à la date du 13 août, correspondant à l’anniversaire de l’adoption du Code du statut personnel (série de lois progressistes promulguée en 1956 en faveur de l’égalité femmes-hommes).
La tendance du mois : La masculinité positive à l’honneur dans la pop culture
“Men need to hold other men accountable” : voilà une catchphrase qui illustre bien tout le changement de perspective de la marque Gillette qui vient de performer un énorme buzz sur les réseaux sociaux avec sa dernière publicité dédiée à la masculinité positive. Prenant le contrepied de son propre slogan « The Best a Man Can Get », désormais rectifié en « The Best a Man Can Be », le clip déconstruit avec brio la mentalité stéréotypée masculine misogyne pour inciter les hommes à abandonner la façade de gros durs pour adopter plutôt leur vulnérabilité émotionnelle, au grand déplaisir des masculinistes. Vulnérables, mais pas victimes : c’est aussi la mise en scène adoptée par le dernier carton de la plateforme Netflix, avec la série Sex Education. Dans un savant mélange de Skins et de 13 Reasons Why, la nouvelle série dépeint une jeunesse en recherche d’elle-même qui n’a pas peur de se prendre en mains tout en cassant le mythe de la violence comme marqueur de pouvoir. Ainsi, la pop culture se fait le reflet d’une prise de conscience : la masculinité traditionnelle est préjudiciable aux garçons. C’est d’ailleurs ce pourquoi l’Association Américaine de Psychologie a publié récemment une série de recommandations destinées à l’accompagnement des garçons et des hommes, qui ne sont de la sorte plus relégués comme une norme à ne pas considérer.
Le chiffre du mois : 25% des entreprises togolaises créées en 2018 sont détenues par des femmes
On le savait déjà, l’Afrique est depuis quelques années le premier continent de l’entrepreneuriat au féminin. Le Togo le montre bien, avec un chiffre réjouissant : en 2018, 25,61% des entreprises nouvellement enregistrées au Centre de formalités de entreprises (CFE) appartiennent à des femmes. Une tendance qui ne devrait que se confirmer à l’avenir, avec l’entrée du Togo ce mois dans le projet « 50 millions de femmes ont la parole ». Initié par la CEDEAO dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ce projet auquel participent déjà le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire a pour ambition de renforcer l’autonomisation des femmes en s’appuyant sur le numérique pour faciliter le networking.
L’initiative du mois : un site internet pour faciliter la communication entre patient·e·s et soignant·e·s
Marion Verdaguer a développé en toute autonomie un site internet à fort impact social : constatant la difficulté pour établir un diagnostic lorsque ses patient·e·s ne partagent pas les mêmes langues qu’elle, cette infirmière du CHU de Rennes a eu l’idée de proposer une plateforme traduisant 50 phrases clés dans 190 langues. Casser la barrière de la langue pour favoriser l’échange, voilà l’ambition de TraLELHo, brillante initiative qui devrait porter bientôt ses fruits par-delà l’hexagone.