C’est la rentrée ! Après avoir débranché son cerveau pendant un break prolongé, l’heure est venue de rattraper les grandes actualités. Voici ce qu’il ne fallait pas manquer sur les fronts de la mixité, de l’égalité professionnelle et du leadership équilibré.
Le chiffre de l’été : 31,8% des personnages de films américains étaient des femmes en 2017
C’est le constat du think-tank Annenberg Inclusion Initiative, basé sur une étude publiée en juillet 2018 : seuls 31,8% des personnages du top 100 des films réalisés en 2017 sont des femmes. C’est à peine plus qu’il y a 10 ans, en 2007, où voix était donnée à 29,9% d’actrices. Le cinéma hollywoodien ne brille guère plus par sa représentation du leadership féminin, avec un tiers à peine (33%) des blockbusters de 2017 mettant en scène une femme leader ou co-leader. Reste à espérer que la grande libération des oreilles ayant suivi l’annonce du scandale Weinstein en octobre 2017 laisse présager de meilleurs jours aux actrices et aux roles modeles qu’elles incarnent pour les années à venir…
Le métier de l’été : Maintenant que les équipages des sous-marins sont ouverts aux femmes, plus aucun poste opérationnel ne leur est fermé dans l’armée française
Florence Parly, la ministre française des Armées, a fait de la féminisation des armées une de ses premières priorités. Une ambition qui porte ses fruits, avec le retour de mission des quatre premières femmes officières autorisées à rejoindre l’équipage d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins, postes jusqu’alors réservés à leurs homologues masculins. Cette patrouille de 70 jours est historique, puisqu’elle marque l’ouverture totale pour les femmes à tous les postes opérationnels des Armées françaises. La mixité croissante du corps militaire n’est pas une tendance franco-française. Cet été, l’armée de l’Air japonaise fait aussi figure de bonne élève : la première lieutenante des Forces d’auto-défense Misa Matsushima est également depuis le 24 août 2018 la première femme pilote de chasse de l’Archipel. Tom Cruise n’a qu’à bien se tenir !
Le forum de l’été : Plus de 200 leaders africaines promeuvent le leadership féminin africain au premier Forum Women in Business à Paris les 2 et 3 juillet
Les 2 et 3 juillet 2018 se tenait à Paris la première édition de l’Africa CEO Forum Women in Business, organisé par Jeune Afrique Media Group en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie et l’ESSEC Business School. Réunissant plus de 200 femmes dirigeantes d’entreprises issues de 32 pays, cet évènement se destine à devenir un rendez-vous annuel d’envergure pour promouvoir le leadership féminin africain. Entre partages d’expériences, masterclasses et ateliers de travail collaboratifs, cet évènement a notamment marqué le lancement du Women in Business Network, le premier réseau d’influence régional exclusivement dédié à promouvoir les échanges entre femmes dirigeantes ayant des intérêts business en Afrique. Ce réseau est organisé en 6 cercles d’influences féminins régionaux couvrant toute l’Afrique et l’international, chacun animé par un binôme de femmes d’affaires et promouvant un objectif spécifique comme le mentoring ou le lobbying sur les questions de mixité. Promouvoir le leadership féminin en Afrique, une ambition partagée avec le Programme EVE Afrique, dont la seconde édition se déroulera à Dakar du 27 au 29 novembre prochain.
Le prix de l’été : L’Oréal récompensé par l’Observatoire Ethics & Boards et l’Institut du Capitalisme Responsable pour son exemplarité en matière de mixité
Atteindre l’égalité dans les instances dirigeantes : tel est le leitmotiv de l’indice de mixité Zimmermann mis en place il y a un an et demi par la députée du même nom, Marie-Jo Zimmermann, l’Institut du Capitalisme Responsable et le cabinet Ethics&Boards. Cette année, les Grands Prix de la Mixité, récompensant les entreprises les plus exemplaires en la matière, se sont tenus à Paris le 12 juillet 2018 lors des Rencontres Financières de Paris Europlace. Parmi les lauréats récompensés, Orange a reçu le prix de la catégorie technologies et communications et Danone est ex aequo avec ENGIE au titre des plus grandes capitalisations de l’indice européen Euro STOXX 50. En remportant pour la deuxième année consécutive le Grand Prix de la mixité, L’Oréal reste à la tête des entreprises du CAC 40 pour ses efforts déployés sur les fronts de la mixité de ses instances dirigeantes et de la représentativité des femmes à tous les niveaux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2017, les 100 premiers postes à responsabilité illustrent une parité parfaite, tandis que 69% de l’effectif global de l’Oréal sont des collaboratrices.
L’hommage du mois : « respect » à Aretha Franklin, reine de la Soul et femme engagée pour l’égalité femmes-hommes
Une reine s’est éteinte le 16 août 2018. Plus qu’une voix, Aretha Franklin restera dans les mémoires comme une femme résolument engagée pour la défense des droits des femmes et de la communauté afro-américaine. C’est en 1967 qu’elle entre dans la légende en remaniant le texte d’une chanson d’Otis Redding (qui exhortait originellement les femmes à la déférence envers leurs époux) en véritable hymne appelant à la tolérance universelle. R-E-S-P-E-C-T donc à la première femme à être honorée par le Rock’n’roll Hall of Fame et qui sera également 18 fois sacrée aux Grammy Awards : par son énergie contagieuse, sa force de conviction et ses notes fabuleuses, Aretha Franklin demeure une puissante source d’inspiration pour de nombreuses générations.
Le biopic de l’été : l’histoire méconnue de Mary Shelley, auteure de Frankenstein, retracée dans un long-métrage réalisé par la Saoudienne Haifaa al Mansour
Tout le monde connaît, au moins vaguement, l’histoire de Frankenstein. Mais qui peut en dire autant de celle qui, a 18 ans à peine, lui a insufflé vie ? Dans ce biopic historique salué par la critique, la romancière britannique Mary Shelley est interprétée avec brio par l’actrice américaine Elle Fanning, à peine plus âgée que son personnage. De la difficulté de se faire un nom dans un monde traditionnellement masculin, Haifaa Al-Mansour, première réalisatrice saoudienne, n’est pas étrangère. C’est d’ailleurs en partie ce qui l’a inspiré pour réaliser ce film, en espérant que la force de Mary Shelley à « briser les stéréotypes sur ce que les gens attendent de nous » puisse infuser auprès du plus grand nombre.