« L’Ecole du genre » c’est à la fois le nom d’une plateforme consacrée à la question des stéréotypes de genre et du web-documentaire écrit par Brigitte Laloupe et réalisé par Léa Domenach et Jean-Paul Guirardo.

En attendant la diffusion d’une partie de ce film le 22 février, à 20 h, à la Cité des Sciences, dans le cadre du plan d’action contre le sexisme du Ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des Femmes, la rédaction du webmagazine EVE est allée à la rencontre de ces femmes parties enquêter sur les stéréotypes.

Quelles ont été vos intentions en créant un web-documentaire sur le genre ?

Brigitte Laloupe

Brigitte Laloupe : Psychologue, spécialiste sur la question du plafond de verre, je m’intéresse aux différents micro-comportements psychosociaux des femmes et des hommes. Après avoir écrit un livre et tenu un blog sur la question des enjeux de l’égalité femmes/hommes, je voulais utiliser les images pour faire passer mes connaissances et faciliter la lecture du message pour le lecteur. Ce format permet de montrer les comportements des uns et des autres, face aux femmes et aux hommes, par des écrits et des images, de façon concrète et organisée. Chacun de ces films courts est accompagné de modules complémentaires qui constituent une véritable boîte à outils où chacun peut se servir selon ses besoins et envies.

Comment avez-vous mené à bien ce projet ?

Brigitte Laloupe : Ce projet a été complexe à mettre en place car il a fallu s’accorder et s’adapter pour le rendre viable. Ecrire en image et écrire en lettres est très différent. C’est à ce moment que j’ai rencontré Léa et Jean-Paul qui ont su comprendre mon ambition et la traduire en web-documentaire.

Léa Domenach

Léa Domenach : Sensible aux questions de la condition féminine, j’ai souhaité apporter un regard novice sur ce sujet et également complémentaire avec celui de Brigitte, de Marie-Agnès Azuelos et de l’autre réalisateur, Jean-Paul Guirado. Nous avons rencontré beaucoup d’expert.es et cherché des gens partout en France pour illustrer leurs propos. Ainsi, ce web-documentaire présente plusieurs étapes de la vie, d’avant la naissance à l’entrée dans le monde du travail et traite tour à tour de différentes problématiques (l’école, les jouets, le sport etc…).

A qui s’adresse ce web-documentaire et que peut-il apporter au monde de l’entreprise ?

Brigitte Laloupe : Il est à disposition de toutes et tous sur notre site, sur les réseaux sociaux et est relayé par nos partenaires (Universcience, le Planning Familial, le centre Hubertine Auclert, l’AMCSTI…). Nous présentons des conférences et des diffusions partout en France, notamment dans les universités.

Léa Domenach : Le web-documentaire peut aider les entreprises et salarié.es dans le sens où il explique les stéréotypes et ses conséquences sur nos comportements au quotidien : la prise de parole, la prise de risque ou l’écart de salaire entre les femmes et les hommes. Cette prise de conscience permet de déconstruire ces schémas pour ensuite les changer et tenter de les rendre plus justes.

Quels sont les grands enseignements que vous en retirez ?

Léa Domenach : Les stéréotypes sont partout, même en nous, et il faut une réelle envie pour les faire évoluer. En réalisant ce documentaire, j’ai été surprise de découvrir que j’avais moi-même des a priori sur l’égalité des compétences hommes/femmes dans le sport et ai été étonnée en entendant le témoignage du médecin du sport qui m’a assuré qu’une femme et un homme peuvent atteindre les mêmes scores si on les entraîne de la même façon.

Brigitte Laloupe : Les stéréotypes sont bien ancrés et la preuve en est cette scène où une mère, qui souhaite pourtant une égalité entre sa fille et son fils, avoue sa déception si l’une choisit de faire du judo et l’autre de la danse. Mais en avoir conscience est le premier pas pour les faire évoluer.

Quels sont vos projets à venir ?

Brigitte Laloupe : la reprise de mon blog et encore pleins d’idées, je cherche des financeurs !

Léa Domenach : Je travaille maintenant sur une fiction, toujours sur la question de la femme.

Propos recueillis par Elina Vandenbroucke, pour le webmagazine EVE