Anne Mercier est Directrice Performance et Reward chez Danone. Elle revient sur les bons résultats du groupe en matière d’égalité salariale et donne quelques conseils aux femmes qui veulent voir leur salaire évoluer.
Peut-on dire que tout va bien sur la planète Danone du point de vue de l’équité salariale ?
Parce que nous avons les outils et les processus pour mesurer les écarts, ceux-ci sont minimes. En même temps, ce 1% en moyenne recouvre des réalités souvent différentes d’un pays à l’autre. Nous restons vigilants, notamment dans les pays « latins » où la prise de conscience du sujet « égalité hommes-femmes » est encore assez faible, les responsables de ressources humaines sont incités à aller chercher les causes « cachées » des écarts éventuels et doivent mettre sur pied des plans correctifs.
Quelle recommandation feriez-vous à une femme qui s’estimerait décalée par rapport à ses collègues masculins ?
D’abord vérifiez vos sources et soyez factuelle. Ensuite prenez un moment avec votre supérieur hiérarchique pour savoir quel est votre positionnement par rapport à la médiane de référence de votre catégorie et demander les raisons de l’écart constaté par rapport à un collègue. Abordez cette discussion de façon constructive, ne restez pas sur du ressenti, soyez prête à écouter les raisons par exemple un historique différent, une expatriation, une différence de performance sur plusieurs années, ou pas de raisons apparentes…
Il est possible que votre supérieur hiérarchique ait besoin de se rapprocher des spécialistes Rémunération pour répondre à certaines de vos questions (si le collègue est dans un autre service, ou si des statistiques plus générales s’avèrent utiles…). Essayez d’interroger votre gestionnaire de carrière, votre RH, pour mieux comprendre la politique et les mécanismes d’évolution de rémunérations.
Ayez les bons arguments pour défendre votre positionnement salarial s’il s’avère qu’il est décalé sans raison, appuyez vous sur vos entretiens d’évaluation, si besoin, faites un 360° pour collecter l’avis de vos « clients » internes et externes : et n’attendez pas la fin de l’année pour poser le sujet sérieusement.