Le blog EVE est résolument connecté. Quotidiennement, il partage sur son fil Twitter toute l’actu de l’égalité professionnelle, de la mixité en entreprises et du leadership au féminin… Et une fois par mois, il prend le temps du recul pour mettre en perspective les informations saillantes des semaines écoulées. C’est la revue de web, l’un de vos rendez-vous préférés sur le blog EVE.

 

Sans plus attendre, voici celle de mars 2014.

 

 

Ce n’est pas encore la parité, tant s’en faut, mais une avancée constante et conséquente : l’Union interparlementaire internationale (IPU) a annoncé que 2013 était une année record pour la présence des femmes dans les assemblées démocratiquement élues de par le monde.

Le rapport de l’IPU rappelle que ce taux n’excédait pas 11,3% il y a 20 ans. Le progrès est donc en marche, et certaines nations tirent tout particulièrement les chiffres vers le haut : les pays du Golfe, en pleine transition, mais aussi l’Italie ou le Rwanda qui ont vu leur personnel politique se féminiser à vitesse grand V ne sont pas pour rien dans cette nouvelle moyenne encourageante (sinon pleinement satisfaisante).

 

 

Tandis que l’Europe a raté d’une courte minorité le coche du rapport Zuber (portant de nombreuses mesures sur l’harmonisation des normes européennes en matière d’égalité de rémunération, de protection des salarié-es en congé maternité, de quotas de dirigeantes et de sensibilisation aux stéréotypes sexistes), l’ONU, est de son côté parvenue à un nouvel accord sur l’égalité femmes/hommes dans le monde.

Clairement orienté vers la question de la pauvreté féminine, le texte réitère la conviction forte de l’Organisation mondiale que le développement global devra passer par une meilleure répartition des richesses, de plus nombreuses opportunités économiques pour les femmes et un équilibre accru dans le partage des responsabilités.

 

 

La France a vu paraître en fin d’année dernière le premier palmarès des entreprises les plus avancées en matière d’égalité professionnelle et de leadership au féminin (notre partenaire Orange en prenant la tête).

Un baromètre équivalent vient de sortir au Japon. Il distingue 26 entreprises cotées (dont Hitachi, Mitsubishi, Nissan ou Toray) qui ont mis en place des process de recrutement plus mixtes, des formations au leadership au féminin et d’indispensables mesures de conciliation des temps de vie.

 

 

Depuis la parution de Lean in!, son essai sur un leadership féminin débarrassé des complexes qui font frein à l’expression de l’ambition des femmes et au déploiement de leurs talents, Sheryl Sandberg ne fait aucun mystère de son engagement en faveur de la promotion des carrières féminines. Il ne se passe plus un mois sans qu’elle lance une nouvelle initiative en ce sens. Le mois dernier, c’était Sheryl & Getty, un partenariat avec le numéro 1 des banques d’image pour en finir avec le stéréotype illustratif de « la femme au tailleur noir ».

Ce mois-ci, c’est « Ban Bossy », un audacieux projet soutenu par de nombreuses personnalités d’influence qui entend faire cesser la reproduction des clichés dont les femmes puissantes font l’objet : quand on ne les dit pas autoritaires (« bossy ») ou peaux de vache (« bitchy »), c’est crêpeuses de chignons ou hystériques, sans parler de l’incontournable « pire qu’un mec ».

Ni « bitchy » ni « bossy », les femmes sont des leaders comme les autres, qu’on se le dise!

 

 

Le 19 mars, la Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’UNESCO, remettait les seizièmes Prix pour les Femmes et la Science.

Outre les cinq lauréates récompensées, l’événement a vu plusieurs dizaines de chercheuses ultra-prometteuses, partout dans le monde, recevoir une bourse de recherche leur permettant de poursuivre leurs travaux dans le laboratoire de leur choix.

Il a aussi permis d’attirer toute l’attention de la presse sur la toujours insuffisante représentation des femmes dans les filières scientifiques, et tout particulièrement aux responsabilités : un rapport du Boston Consulting Group (dont nous vous reparlerons très bientôt) établit en effet la proportion de chercheuses à moins de 30% du milieu scientifique.

 

 

Nous vous en parlions à la veille de la Journée Internationale des Droits des Femmes : un collectif de journalistes a fait grand bruit en appelant l’ensemble des femmes de presse à « prendre la une« .

Outre une tribune en forme de manifeste dénonçant les inégalités professionnelles dans la filière et les prismes de la représentation des femmes dans les images et discours médiatiques, le collectif « Prenons la Une » a ouvert un tumblr qui recueille les témoignages de journalistes confrontées au sexisme ordinaire, reproduit les couvertures de journaux d’inspiration stéréotypale et propose quelques outils (dont le Guide des Expertes, auquel nous avons consacré un article) pour faire progresser l’égalité dans ce milieu.

 

Au chapitre de notre dossier thématique « femmes et médias », signalons, au rang des bonnes nouvelles, que le groupe France Télévisions vient d’obtenir le label Diversité certifié par l’AFNOR.

 

 

C’est une célèbre marque de stylos-feutres qui a fait le bad buzz ce mois-ci : en lançant une gamme de surligneurs expressément faits pour les femmes, comprenez en forme de tube de gloss, elle a provoqué un tollé sur Twitter et la blogosphère.

Provocation délibérée de la marque désireuse à n’importe quel prix de faire parler d’elle (mais qui a finalement présenté ses excuses) ou bien signe d’une approche des cibles dépassée ? Si le marketing genré n’a vraisemblablement pas vécu, le temps où l’on pouvait en contenir la critique semble lui, bien terminé.

 

 

 

 

Marie Donzel, pour le blog EVE