« Quand je serai plus grande, je serai… ». Chanteuse ? Coiffeuse ? Esthéticienne ? C’est dès l’enfance, quand les petites filles se posent cette question, assurent les sociologues, que le poids des stéréotypes se fait sentir et risque de peser sur leur avenir. Quant à l’école, qui vient un peu plus tard, c’est là que tout se joue. C’est la deuxième étape (un peu plus dure à passer, il faut bien le dire) dans la construction par les élèves de leur avenir professionnel. Et là encore, les clichés ont peau dure.
Des inégalités persistantes
On repère dans les établissements scolaires les prémisses des inégalités professionnelles entre hommes et femmes qui persistent aujourd’hui en France. Les garçons sont beaucoup plus nombreux que les filles dans les filières scientifiques, les plus professionnalisantes. En 2009, elles étaient 78,5% en terminale L et 61,4% en ES contre seulement 45% en S.
92,9 % de filles en STSS
Les garçons étaient 89,6% en terminale Sciences et Technologies Industrielles (STI), quand la filière Sciences et Technologies de la Santé et du Social (STSS) comptait 92,9% de filles. Au niveau des formations professionnelles, des spécialités de services comme le travail social, le secrétariat ou la coiffure concentraient jusqu’à 95% de filles alors qu’inversement, elles désertaient les filières des spécialités de production comme le génie climatique ou l’électronique. Dans l’enseignement supérieur, les filles étaient en large nombre dans les écoles paramédicales (82%) ou préparant à des fonctions sociales (79%) mais toujours minoritaires dans les écoles d’ingénieur (26%) et les universités de technologie (24%). Dans les classes préparatoires aux grandes écoles, 75 % des élèves des filières littéraires étaient des filles contre 30 % des élèves des filières scientifiques.
Un nouveau souffle
Pas de panique, même si ces écarts sont encore importants. Pour changer la donne, le ministère de l’Education Nationale a lancé plusieurs opérations. Dans les collèges, les conseillers d’orientation sont désormais sensibilisés à la problématique de la mixité des métiers. Et encouragés à s’assurer que des élèves libres dans leur tête formulent auprès d’eux les choix d’orientations qui leur tiennent à coeur.
Femmes scientifiques
C’est devenu l’une des priorités du ministère qui a notamment signé une convention avec trois associations, Femmes ingénieurs, Femmes et mathématiques, et Femmes et sciences. Elles interviennent en milieu scolaire pour mieux faire connaître les métiers scientifiques aux femmes, donner une image dynamique de la science et proposer des rencontres avec des femmes qui ont choisi ces métiers.
Le ministère soutient enfin « Sensationnelles 2011 », un concours qui récompense la meilleure description par des jeunes lycéennes du projet scientifique de leur rêve. Les lauréates participeront à une demi-journée d’information et de rencontres avec des femmes exerçant dans le domaine de la recherche, des sciences et des techniques au mois d’octobre 2011.
L’Education nationale participe aussi à l’organisation d’un autre concours : le prix de la vocation scientifique et technique des filles. Il récompense des jeunes filles de classe de terminale qui ont fait le choix de s’orienter vers les formations scientifiques ou technologiques de l’enseignement supérieur comptant moins de 40 % de filles. De quoi se sentir soutenues !
Programme Eve