Jean-Marc Lagoutte, Directeur des systèmes d’information du groupe Danone revient sur les raisons de sa présence au séminaire EVE, sur ce qui lui a plu et sur ce qu’il fait chez Dan’IS pour faire évoluer la situation des femmes.
Pourquoi avoir accepté de participer au séminaire EVE en décembre
dernier ?
Parce que l’inégalité hommes-femmes est un vrai sujet de société et qu’il me paraissait important qu’il y ait des hommes qui participent : pour la crédibilité de l’initiative, pour nourrir les échanges dans les ateliers, pour ne pas tomber dans l’écueil féministe. Et aussi parce que j’ai une fille de 19 ans… J’aimerais que la question de la discrimination ne se pose même pas dans sa vie professionnelle.
Qu’en avez-vous retenu ?
Mettre en place ce séminaire était une démarche courageuse car délicate. La difficulté était selon moi de trouver le ton juste : il faut savoir « hausser le ton » lorsque que l’on traite d’injustices où aucune complaisance ne peut être tolérée, sans pour autant tomber dans un activisme moralisateur ou agressif. Ce pari a été tenu, la tonalité était bonne, équilibrée, notamment grâce au fait que des hommes aient été invités. En même temps, j’ai trouvé intéressant que nous soyons si peu – 20 hommes pour 200 femmes- car cette configuration m’a permis de mesurer l’écart qu’il existe entre parler d’un problème et le vivre : pour la première fois, je faisais partie d’une minorité ! Pour autant, cette expérience n’était pas représentative car l’atmosphère était très détendue et bienveillante envers les hommes. Enfin, j’ai trouvé les ateliers et les présentations de très haut niveau. Celle de Brigitte Grésy par exemple a tout simplement changé ma vision sur le sujet controversé des quotas : j’étais contre et maintenant je me rends compte que la problématique est plus complexe qu’elle n’y paraît
Y a-t-il beaucoup de femmes dans votre service (DGSI)? Comment faire selon vous pour en intégrer davantage ?
Non, nous avons aujourd’hui environ 22% de femmes chez Dan’IS. Et ce pourcentage diminue avec la séniorité des postes -15% chez les directeurs- pour finir avec 1 femme sur 13 personnes au Dan’IS board. Pour contrer cette tendance, nous essayons de faire naître une prise de conscience dans l’organisation : en mesurant le pourcentage de femmes présentes, en diffusant les résultats et surtout en les commentant dans les différents organes de management. Dans le même ordre d’idée, j’ai personnellement fait une restitution détaillée de mon expérience EVE devant la Dan’IS Leadership Team, qui comprend des 50 directeurs ou assimilés de l’organisation Dan’IS. Les femmes étaient contentes, certains hommes ont souri, mais tous ont entendu !