Par où commencer ?
Par considérer que créer des conditions favorables à l’expression des émotions positives est un investissement non facultatif. Une étude réalisée par l’Université de Warwick a révélé que des collaborateurs de bonne humeur étaient environ 13% plus productifs que lorsqu’ils ne l’étaient pas… Confirmant ainsi la Théorie de l’Élargissement et de la Construction mentale qui démontre que les émotions positives élargissent notre conscience et construisent nos ressources durables. Ressentir de la joie, par exemple, nous incite à être créatif et explorer. L’intérêt nous pousse à apprendre et la sérénité à intégrer, même au bureau !
Soigner les installations
Notre environnement est un catalyseur potentiel d’émotions. Veiller au confort, favoriser la lumière naturelle, introduire des couleurs (le bleu à très bonne réputation auprès de nos humeurs car il reproduit la teinte d’un ciel favorable à l’abondance. Message capté par notre cerveau archaïque.) L’esthétique et l’harmonie d’un lieu de travail jouent réellement sur l’ambiance générale. Autant de petites choses pas si anodines pour commencer, qui doivent ensuite être complétées par des pratiques congruentes.
Rire et Kiffer
Les deux ont plus que leur place dans un environnement professionnel. Lors de l’étude de Warwick, la productivité des participants a augmenté à la suite de la diffusion de vidéos ludiques : extraits de stand up, scènes de comédies et contenus comiques sélectionnés. Et pour cause, le rire déclenche la libération d’endorphines qui augmentent la flexibilité cognitive. Les blagues en réunion, loin d’être une perte de temps, permettent donc de favoriser l’identification de solutions.
La pratique des 3 kifs consiste pour sa part à commencer une réunion par l’énoncé de 3 éléments positifs par chacun, en rapport ou non avec le sujet du jour. Effectuer un tour de table de météo intérieure avant d’entrer dans le vif du sujet valide la place des émotions dans l’espace de travail.
Montrer l’exemple
Les émotions sont contagieuses. Le manager critique ou bougon entrave la possibilité de laisser s’exprimer la joie et l’émerveillement. Une méthode dite du cadeau surprise consiste à provoquer une réponse émotionnelle positive à l’aide d’un présent modeste mais réfléchi et si possible, personnalisé. Celle-ci stimule la motivation intrinsèque, soit celle éprouvée et décidée par nous-mêmes pour assurer nos responsabilités et nous sentir engagés.
Opter pour un langage positif
Le choix du langage conditionne la mise en valeur d’une opportunité plutôt que d’un blocage, y compris en cas d’obstacle. Toute l’idée derrière la psychologie positive est de s’appuyer sur nos forces, réussites, possibilités et visons d’un futur dégagé. Il est donc nécessaire d’introduire de l’encouragement en toutes circonstances. Féliciter, en cas de victoires ou d’avancées, écouter en cas de difficultés et dans tous les cas penser à donner du feedback pour créer un climat de sécurité.
En conclusion, l’importance de l’humeur dans notre productivité et bien être au travail se justifie par des processus neurobiologiques incontournables. Mais il s’agit surtout de bon sens dans une société dont l’accélération et la complexification ne peut être compensée que par la qualité de nos expériences. Nous restons, après tout humains en tous points.
Florence Servan-Schreiber, avec Elise Assibat, pour le webmagazine EVE