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1.Normaliser la difficulté
Un premier point s’impose avant tout : normaliser la difficulté que présente cette double charge mentale. « C’est un rythme de vie qui se révèle souvent (si ce n’est toujours) fatiguant et complexe à mettre en place, note Valérie Rocoplan. Et il n’y a rien d’anormal à pouvoir l’admettre, sans peur du jugement des autres. »
Reconnaître cette charge mentale est même important pour la perception qu’on en a. « Aujourd’hui, les carrières durent longtemps, et après le soutien des enfants viendra celui des parents, poursuit la coach professionnelle. Il faut donc voir la charge mentale comme un pan de son quotidien qui se gère, se discute et surtout se régule, plutôt qu’une fatalité. » À condition de d’abord bien négocier avec soi-même sur ses attentes vis à avis de la représentation de la parentalité en société.
2. Baisser ses exigences
Personne ne vous oblige à être le père ou la mère parfait. « Ça me surprend car de plus en plus j’observe un retour d’une vision de la super parentalité propre aux années 1970 », constate Valérie Rocoplan. Comme une injonction nouvelle (ou pas) à conjuguer la carrière professionnelle, le rôle de la maîtresse de maison et la spécialiste des goûters d’anniversaire de ses enfants.
« C’est un sujet dont on parle surtout avec les jeunes femmes et les femmes en général : cette obligation d’être des femmes parfaites, des mère parfaites, des managers parfaites, nous rapporte l’intervenante au Programme EVE. Il est alors important de se demander comment on peut ramener notre rapport à la perfection à une logique plus raisonnable. » Est-ce que tout ce que je fais aussi est cohérent par rapport à mon rythme de vie ? Est-ce que je dois autant me donner sur tout ? « Pour 80% des gens que j’accompagne, ce sont souvent eux-mêmes qui se fixent des objectifs qui ne peuvent pas coller pas avec une réalité physique viable, confie Valérie Rocoplan. Peut-être est-il temps de baisser d’un cran l’exigence vis-à-vis de soi ? »
3. Redoubler de communication
On ne le redira jamais assez, l’important, c’est de bien communiquer. « Lorsque ça ne marche pas, on se rend souvent compte qu’il y a n’a pas eu de discussions au préalable entre les partenaires ni même avec les enfants sur ce qui est possible ou pas. », observe la spécialiste. Or cette organisation doit être équilibrée, il n’y a pas de raison que les parents se sacrifient pour leurs enfants. « Alors on peut se fixer des priorités en famille qui peuvent donner lieu à des règles du jeu. », conseille Valérie Rocoplan. Parce que papa et maman travaillent, comment fait-on pour que ça se passe au mieux ? Comment se fixer des règles lorsqu’on télétravaille pour être à la maison sans être encombré·es ?
Pour le couple aussi, cela nécessite des discussions approfondies sur ce que représente pour l’un et l’autre une carrière, ce que signifie l’ambition… « Pas seulement sur l’organisation du quotidien mais aussi sur la projection qu’on s’en fait, recommande la coach professionnelle. Car c’est souvent à cet endroit que les conflits de valeurs peuvent se cristalliser. » Il est donc nécessaire de les déceler pour trouver le terrain d’entente qui conviendra à tous.
4. Négocier avec son employeur
Une fois accomplies la réflexion sur soi-même et les discussions avec son entourage familial, l’étape suivante va être la négociation avec son employeur. Ce qui est important pour ce dernier, c’est l’atteinte des objectifs que vous vous serez fixés ensemble. « Alors c’est le moment de vérifier que les objectifs sont atteignables et de s’assurer que les conditions pour y parvenir le sont aussi, encourage Valérie Rocoplan. Témoignez de votre engagement mais aussi de sa corrélation avec votre situation personnelle via des règles bien établies entre les différentes parties. » Le fait de ne pas travailler le weekend, de ne pas répondre après 19h etc. « Il s’agit ici d’assurer que le travail sera fait en respectant ces impératifs nécessaires à votre équilibre de vie. », explique la coach. Autrement dit, trouver ensemble un cadre gagnant-gagnant.
5. Réinvestir le plaisir dans son emploi du temps
Enfin, un dernier conseil pour apaiser sa charge mentale : « pensez aussi à vous dans l’organisation des différents temps de vie ! », interpelle Valérie Rocoplan. Car il est essentiel de prendre du temps aussi pour soi et pas uniquement pour le bien être de son entourage pro comme perso.
Les parents ont tendance à percevoir l’élaboration de ce quotidien par le prisme de la contrainte, et rarement par celui du plaisir. « Or si la charge mentale est aussi forte, c’est justement parce que les personnes ne voient que les devoirs, nuance l’experte. Bien sûr, il ne s’agit pas de combler toutes ses envies coûte que coûte (on est toujours dans le réel) mais plutôt de s’interroger sur la manière même de s’organiser. » Par exemple, depuis combien de temps je ne me suis pas posée ? Est-ce que je parviens à lâcher le week-end, laisser les enfants jouer seuls… « L’objectif à avoir en tête : garder un peu de temps pour soi entre tous ces univers pour ne pas s’oublier totalement. », conclut Valérie Rocoplan,
Elise Assibat pour le webmagazine EVE