Celles et ceux qui ont participé à l’atelier de Chantal Joie La Marle et de Fatou NDiaye lors du séminaire EVE le savent déjà : avant de développer de nouvelles soft-skills, il est bon de conscientiser celles que l’on possède et de savoir les mettre en valeur. Pour les autres, voici nos conseils et tips pour faire valoir ses compétences douces. A l’approche des entretiens annuels d’évaluation, ça peut servir !
Cartographiez vos savoir-être avec méthode
Des soft-skills, vous en avez, mais vous ne les indiquez peut-être pas sur votre CV. Et c’est dommage. Mais, vous pourriez peut-être faire votre soft curriculum ? Prenez une liste de soft-skills et identifiez ce que sont vos points forts, vos points à renforcer et vos points morts. Vous saurez ce que vous pouvez déjà mettre en avant comme soft-skills et ce sur quoi vous avez intérêt à vous développer (dans la mesure où il semble que ce sont des qualités attendues dans votre job ou dans le prochain que vous visez ?).
Exercice d’entraînement : à la fin de chaque projet auquel vous participez, faites votre auto-feedback sur les apprentissages ou les renforcements acquis au cours de la mission. En face de chaque compétence « hard » renforcée (rédaction, gestion d’un budget, animation d’un collectif…), identifiez les compétences « soft » que vous avez mises en œuvre (assertivité, gestion de conflit, créativité…).
Estimez la valeur ajoutée imputable à la mise en œuvre de vos soft-skills
Est-ce qu’un projet témoigne d’une création de valeur équivalente s’il est conduit par un robot (ou un·e humain·e qui se comporterait à peu près comme un robot) ou par un·e humain·e mettant en œuvre ses compétences douces ? Sur un certain nombre d’indicateurs (précision, rapidité d’exécution…), il y a des chances pour que le robot remporte toujours le match. Mais dès qu’un objectif implique de prendre en compte le moyen et le long terme, demande de l’intelligence situationelle, relationnelle et/ou émotionnelle, l’humain·e a toutes ses chances de prendre sa revanche. Sauf que si le robot peut délivrer en quelques instants le compte de ses opérations efficaces, l’humain·e aura du mal à chiffrer l’apport de ses compétences douces. Et pourtant, il va vous falloir, sinon trouver des indicateurs de même ordre que ceux avec lesquels on évalue la performance des machines, objectiver la valeur créée par la mise en mouvement de vos compétences douces.
Exercice d’entraînement : référez-vous aux attendus stratégiques de votre entreprise et/ou de votre entité pour identifier ce qui est considéré comme essentiel pour la bonne conduite de l’activité. Par exemple, il vous est demandé de veiller à la maîtrise des coûts. Vous allez pouvoir mettre en face toute une série de soft-skills nécessaires à l’atteinte de cet objectif non seulement à court terme (capacité de négociation, assertivité, rigueur…), mais aussi à moyen terme (créativité pour imaginer des nouvelles formes de « deals » équitables avec vos fournisseurs ; force de conviction pour faire adhérer les équipes à un changement d’habitudes au bénéfice d’une baisse des charges courantes etc.) et à long terme (potentiel de mise à l’échelle des initiatives portées par votre créativité, surcroît d’engagement des équipes en lien avec la qualité de l’expérience professionnelle à vos côtés…).
Communiquez sur vos soft-skills dans la grammaire professionnelle
Vous savez désormais ce que vous valez en termes de soft-skills et vous avez bien l’intention de valoriser vote niveau de compétences comme votre potentiel de montée en maturité sur ce plan. Il va donc falloir communiquer auprès de votre hiérarchie, par exemple à l’occasion des entretiens d’évaluation, sur cette dimension de votre valeur. Tout l’enjeu va être de professionnaliser une conversation souvent ramenée aux qualités personnelles, au tempérament, à l’état d’esprit voire à la bonne volonté des individus. Il va donc falloir positionner vos savoir-être comme des compétences productrices de valeur ajoutée.
Exercice d’entraînement : explorez le champ sémantique de chaque soft-skill que vous avez identifié acquise. Cette perspective 360 du lexique va vous aider à faire la synthèse des apports de la compétence aux projets, de façon à ensuite la mettre en perspective dans des réussites individuelles et collectives.
Par exemple : vous avez identifié la curiosité parmi vos compétences douces. Cela convoque les idées d’ouverture d’esprit, d’intérêt pour la nouveauté, de qualité d’écoute, d’enthousiasme, de diversité des centres d’intérêt, de culture générale… Et tout cela contribue au fait que vous êtes un·e as de la transversalité et des synergies. D’ailleurs, est-ce que cela n’a pas contribué au succès d’un projet qui a pris une toute nouvelle ampleur quand vous y avez associé plusieurs expertises et corps de métiers ?