Si vous avez eu la chance de suivre l’atelier de Christophe Deval au séminaire EVE, vous êtes déjà familier·e de cet enjeu : bâtir son projet professionnel au croisement de ses appétences, de ses savoirs-faire/savoir-être et ses valeurs. C’est une clé essentielle pour donner du sens à son activité, nourrir son engagement et renforcer son écologie relationnelle.
Voici quelques tips pour trouver son alignement.
Prioriser par les valeurs
Quand nous pensons boulot, nous avons tendance à raisonner d’abord par nos compétences : qu’est-ce que je sais faire ? Or, la première question à se poser, c’est celle des valeurs : qu’est-ce qui compte pour moi ? Qu’est-ce qui correspond à ma vision du monde ?
Il vous faut aborder le projet professionnel par cet angle, en face duquel vous pourrez ensuite identifier un objectif (horizon d’attentes) puis cartographier vos compétences acquises, celles qui sont à renforcer ou bien à développer.
Exercice d’entraînement :
Pour identifier vos valeurs, prenez un rendez-vous quotidien avec vous-même pendant au moins 15 jours : 2 minutes tous les jours à la même heure (mettez une alarme sur votre téléphone, au besoin) pour répondre, par écrit, sur un petit carnet, à la question : qu’est-ce qu’il y a de plus important pour moi dans cette journée ? Après 15 jours, relisez vos notes et rapprochez les mots-clés que vous avez inscrits en 3 ou 4 « grandes familles » (santé, famille, amour, honnêteté, culture…). La cartographie de vos valeurs se dessinera sous vos yeux.
Vérifier la cohérence entre intentions et actions
Il nous arrive souvent, après des actions qui nous laissent insatisfait·e, de nous dire « ce n’est pas ce que je voulais », « ça ne me ressemble pas »… C’est là le signal d’un décalage entre l’objectif que l’on s’est fixé, les intentions qui auraient dû en découler et les actes que l’on a mis en œuvre pour les concrétiser. Ce décalage peut procéder d’un déficit de clarté sur les objectifs (on ne sait plus tout à fait pourquoi on fait quelque chose) mais aussi d’objectifs irréalistes (on s’en est trop demandé par rapport aux moyens – dont le temps – dont on disposait) ou encore d’un brouillage dans la transmission entre les intentions à satisfaire et les actions à opérer. Il faut donc vérifier, à chaque action que l’on s’apprête à conduire, que celle-ci répond bien à l’objectif qu’on lui assigne. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas conduire les actions qui ne correspondent pas, mais le plus souvent les réassigner à l’objectif qui leur correspond. Par exemple : si je participe à une réunion et que mes prises de parole tombent à côté, il me faut remonter à l’objectif que je m’étais fixée en participant à cette réunion… Quels messages me fallait-il y faire passer ? Dans quel but ? C’est en me posant cette question que je vais pouvoir recentrer mes prochaines prises de parole et gagner en alignement… Ainsi qu’en efficacité !
Exercice d’entraînement :
Concentrez-vous sur un projet auquel vous participez en ce moment. Pour les différentes actions que vous prenez dans le cadre de ce projet (qu’il s’agisse d’envoyer un mail à quelqu’un, de déléguer des tâches, de faire une prise de parole devant un large public, de préparer un reporting etc.), vérifiez systématiquement que ces actions poursuivent l’objectif et que la façon dont vous agissez répond à vos intentions. Si vous constatez que dans la façon dont vous agissez, il y a des choses que vous faites qui s’éloignent de l’objectif ou ne le servent pas, mettez-les de côté… Pour réserver toute votre énergie, votre créativité, votre intelligence des situations aux actions servant l’objectif !
Pratiquer le feedback
Pour aligner vos valeurs avec vos attentes et développer un large panel de compétences employables en diverses situations, pratiquez assidûment le feedback. Demandez-en autour de vous pour vérifier la lisibilité de vos intentions et la bonne compréhension par votre entourage de qui vous êtes, de ce que vous faites, de là où vous vous voulez aller. S’il y a décalage entre vos objectifs (correspondant à vos valeurs) et ce que les autres en perçoivent, n’hésitez pas à demander conseil à vos « feedbackers » pour trouver des solutions d’amélioration pour la compréhension de vos objectifs et de vos actions.
Exercice d’entraînement :
Intégrez (et sanctuarisez) des temps de feedback dans votre agenda : d’une part à intervalles réguliers (par exemple pendant 30 minutes à heure fixe chaque fin de semaine) et d’autre part après chaque grande étape d’un projet (la remise d’un livrable, la présentation d’un projet ou de ses avancées, une prise de décision importante…). Pour ce qui est du feedback hebdo, sollicitez une personne différente de votre entourage professionnel (interne et éventuellement externe) et demandez-lui tout simplement ce qu’elle comprend des actions que vous menez et de l’objectif poursuivi. A partir de ses retours, échangez sur les ajustements possibles pour que l’objectif (sous-tendu par les valeurs) et les actions soient toujours mieux compris. Pour les feedbacks d’étape, interrogez les parties prenantes sur le sens qu’elles donnent à la situation et profitez-en pour repréciser les buts visés.