Contexte morose, environnement anxiogène, avenir incertain… Il y a parfois de quoi avoir le moral en berne. On a beau savoir que le positif attire le positif et que voir la vie du bon côté consomme nettement moins d’énergie que de râler, pas toujours facile de remettre en route la pompe à optimisme. Alors, on vous propose une petite séance d’autocoaching pour retrouver le positif.
Faites le compte des « kifs »
Celles et ceux qui ont suivi l’atelier EVE de Florence Servan-Schreiber, lu ses livres ou vu sa pièce le savent (mais ça mérite toujours d’être rappelé) : dans chaque journée, il y a au moins trois bonnes raisons de kiffer. Et même plus, si vous voulez !
Mais c’est quoi, un kif, au fait ? Selon la définition de l’autrice, c’est « un moment, une situation, une interaction, un événement, une perception ou une émotion provoquant une sensation d’agrément, d’aisance, d’amour, d’amusement, de bien-être, de bienfait, de chance, de création, de bonheur, de conscience, de complicité, de charme, de contentement, de délectation, de gourmandise, de distraction, de sens, de connexion, d’euphorie, d’expression, de fantaisie, de félicité, de grâce, de gaité, de joie, de jouissance, de récréation, de satisfaction ou de volupté pour lequel on éprouve de la gratitude. » Autrement dit, tout ce qui nous donne envie de dire merci ! Sachant que par ailleurs, dire merci avec sincérité est en soi un booster d’optimisme et de bien-être.
Exercice d’entraînement : Fixez une alarme tous les jours à la même heure (au hasard à 8h43, 14h12 ou 20h07, bref quand vous voulez) afin de vous accorder 30 secondes pour désigner trois choses qui sont autant de motifs de plaisir en cette journée. Ce peut-être la météo, une musique que vous avez entendue dans la matinée, un beau regard que vous avez croisé, un mets que vous avez mangé, une bonne odeur que vous avez sentie, un travail dont vous êtes satisfait·e, quelque chose qui vous a fait (sou)rire… Mieux encore, vous pouvez tenir un petit carnet de vos kifs quotidiens et le relire en fin de semaine ou bien chaque fois que vous sentez venir un coup de mou.
Siffler avec gourmandise le verre à moitié plein
On dit qu’il y a celles et ceux qui regardent le verre à moitié vide ou bien et celles et ceux qui le voient à moitié plein… Mais la question n’est-elle pas en réalité, ce que l’on fait du verre une fois qu’on a fait le constat de son niveau de remplissage. Et si on en buvait le breuvage ? Et si au lieu de surveiller la jauge de ce que l’on a, on en profitait davantage ? Prenons notre plaisir ! Saisissons notre chance ! Dévorons la vie quand elle nous apporte du bonheur ! Il s’agit de vivre l’instant présent en somme, tel qu’il vient, tel qu’il est, en accueillant ses émotions. Ainsi, en faisant pleine place à la joie, au contentement, aux sensations de bien-être, nous sommes aussi mieux armés pour accueillir d’autres émotions, telles que la colère ou la tristesse, qui méritent ni plus ni moins d’être écoutées.
Exercice d’entraînement : Quand vous ressentez de la joie, du plaisir, de l’allégresse, de l’insouciance, tenez la note comme vous le feriez en chantant. Quelque chose vous fait rire, prolongez ce plaisir en gardant à votre esprit le motif d’amusement. Un plat vous régale, prenez le temps d’en apprécier les saveurs à chaque bouchée. Un morceau de musique vous charme, réécoutez-le en prêtant attention à chaque instrument, chaque inflexion de la voix. Etc.
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Le bonheur, c’est les autres, n’en déplaise à Monsieur Sartre ! Avoir des relations sociales est le premier facteur de satisfaction dans la vie, avant le sentiment de réussite professionnelle, avant les conditions de logement, avant le fait d’avoir des loisirs ou du temps pour soi. Mais pourquoi ? Parce qu’à travers les relations, nous activons des connexions neuronales et stimulons la production d’hormones qui participent du système de satisfaction et récompense. Quand nous nous sentons entourés, quand nous accordons notre confiance et/ou ressentons celle de l’autre, nous produisons de l’ocytocine (l’hormone de l’attachement) ; quand nous dialoguons, nous boostons nos taux de sérotonine ; quand nous contribuons à un projet collectif, la dopamine s’en mêle et notre créativité se réveille (et se révèle) ; quand nous partageons des émotions, les endorphines font la fête.
Alors, oui, c’est vrai, cela demande un peu d’efforts d’aller au contact des autres et d’entretenir les relations, mais promis juré, la science l’a prouvé, c’est tout bénéf’.
Exercice d’entraînement : Une fois de temps en temps, armez-vous d’un petit carnet et notez tout au long de la journée chaque interaction humaine que vous avez, depuis le salut au voisin dans la cage d’escalier jusqu’au coup de fil à votre dentiste pour fixer un rendez-vous, en passant par le regard échangé avec un·e inconnu·e dans la rue, les échanges au boulot, le coup de main donné à une personne en difficulté, celui que vous avez reçu d’un·e autre, la porte tenue, le sourire bienveillant offert… Le soir venu, faites les comptes des interactions que vous qualifieriez de positives ou de négatives. On parie que la balance penche du bon côté ?
Marie Donzel, pour le webmagazine EVE