Une nouvelle année se profile et avec, vient l’envie d’agir pour changer ce qui ne nous convient pas et/ou nous rapprocher le plus possible de ce qui nous va bien. Alors, c’est décidé, on prend de bonnes résolutions. Mais attention au retour de bâton ! Car si l’on s’aperçoit au bout de quelques jours ou quelques semaines qu’on n’a pas pu s’y tenir, il y a un coup de déprime à prévoir, avec son lot de sentiment de culpabilité et l’impression maussade que rien ne va jamais changer. Et si on repensait notre façon de prendre des résolutions et notre méthode pour les appliquer ? Quelques tips pour tenir ses résolutions !
Quelle résolution pour quel besoin ?
Beaucoup de résolutions que nous ne tenons pas sont des résolutions qui, au fond, ne concernent pas notre vrai besoin de changement. Par exemple, on se dit « je vais arrêter de manger tel type d’aliment » parce qu’on l’a identifié comme mauvais pour la santé et/ou la ligne. Notre vrai besoin n’est donc pas d’arrêter quelque chose (qui généralement nous plait bien), mais de nous sentir mieux dans notre corps. En voyant les choses comme ça, on peut multiplier les types de bonnes actions vis-à-vis de soi, sans se décourager ni se lasser : parfois, ce sera prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur ; d’autres fois, préférer un fruit à un dessert plus calorique ; un autre jour, prendre le temps de se regarder dans la glace avec bienveillance ; le lendemain, virer de sa penderie ses vêtements vraiment trop petits ; le jour d’après, aller faire un petit footing ou un saut à la piscine etc. Idem, pour les résolutions du type « se coucher plus tôt » (qui ne parle pas d’horaire pour éteindre la lumière mais de besoin de repos, sous toutes ses formes), « appeler plus régulièrement mes ami·e·s » (qui ne dit pas caler un créneau dédié dans l’agenda, mais s’accorder plus de disponibilités, sous différentes modalités, pour une vie personnelle plus riche), « ranger plus régulièrement mon appartement » (ce qui ne va pas vous transformer en fée du logis, mais évoque votre envie de vous sentir bien chez vous, d’avoir un espace intime rassérénant), « limiter mes déplacements en voiture » (ce qui n’annonce pas la rupture avec votre chère titine, mais convoque votre besoin de mettre en cohérence vos convictions sur la nécessité de contribuer à la lutte contre le changement climatique avec votre mode de vie au quotidien… Et cela peut se décliner en multiples gestes qui sont autant d’occasions de s’aligner sans se contraindre à l’excès).
Des résolutions raisonnables
Avoir de l’ambition, c’est bien ! Mais mettre la barre trop haut, c’est s’exposer à des échecs et renoncements annoncés. Avant de vous promettre de tout changer de fond en comble, regardez avec lucidité votre quotidien et faites le point sur votre tempérament. Il y a des chances pour que, comme beaucoup d’entre nous, vous manquiez de temps. Donc, pour l’instant, oubliez la promesse de consacrer au moins une heure par jour à méditer et n’allez pas la mettre en concurrence non plus avec la promesse de consacrer au moins une heure par jour à cuisiner des produits frais. Visez ce qui est immédiatement réalisable : 5 à 10 minutes de pleine conscience aux moments de la journée où vous avez des « temps morts » (dans les transports ou dans une salle d’attente, après avoir couché les enfants et avant de vous mettre aux tâches domestiques ou de rouvrir votre ordi…) ; un plat maison par semaine minimum ; une heure de sport par week-end ; un bouquin par mois etc. Augmentez progressivement les doses si vous parvenez à vous tenir à un programme de démarrage tout en douceur.
Ne confondez pas résolution et contrôle
Vous avez la ferme intention de ne plus vous mettre la rate au court-bouillon à cause du regard des autres, à cause des conflits stériles au boulot, à cause des incivilités du quotidien qui vous hérissent ni à cause du mépris affiché de vos ados pour la fonction du panier à linge. Tout ça, c’est fini, vous avez décidé de lâcher prise pour reprendre le contrôle de votre vie. Hep ! il n’y aurait pas un peu contradiction dans les termes ? En effet, gare aux « résolutions-pensées magiques » : ce n’est pas parce que vous décidez de ne plus en avoir rien à fiche de ce que votre environnement vous adresse de signaux irritants que vous vous débarrassez du risque d’être irrité·e. Tout au plus, risquez-vous de silencier vos émotions et d’en faire de bonnes petites boulettes d’aigreur bien dissimulées qui sauront se rappeler au bon souvenir de somatisations sournoises ou d’explosions quand la coupe sera pleine ! Et si au lieu de chercher à contrôler vos réactions (et éventuellement celle de votre entourage), vous preniez plutôt la résolution d’accueillir vos émotions, d’accepter votre tempérament, d’écouter vos besoins… Pour évoluer dans votre façon d’y faire face. Le regard des autres, il existe et il est normal qu’il vous préoccupe, c’est juste qu’il faut savoir s’y intéresser autant quand il est bienveillant que quand il est critique. Les conflits, c’est inévitable, c’est normal que ça suscite des émotions en vous, c’est juste qu’il est positif d’en faire une matière pour enrichir la relation plutôt que de la fuire. Les incivilités, c’est un fait, il est légitime que cela vous mette en colère, mais vous pouvez faire de cette émotion une motivation pour agir à votre portée à un mieux vivre-ensemble. Quant aux chaussettes sales qui traînent, malheureusement, il semblerait que cela procède d’une guerre d’usure dont seuls les enfants de vos enfants vous vengeront !
Célébrez vos victoires !
Vous avez pris de bonnes résolutions et vous vous y tenez jusqu’à maintenant ? N’attendez pas de faire un écart pour faire le bilan ! Une résolution tenue depuis 8 jours, 2 semaines, 1 mois, un trimestre, c’est déjà ça de gagné. Félicitez-vous, autorisez-vous la fierté, capitalisez sur vos succès : on a toujours plus envie de persister quand on constate que les choses marchent… Et en cas de faux pas, on se sent toujours plus fort·e en se souvenant qu’on a été capable de tenir ses promesses pour remettre le pied à l’étrier.
Et puis, n’hésitez pas à vous récompenser… Surtout si vos résolutions ont une dimension privative (« arrêter » quelque chose, faire « moins » autre chose, « limiter » telle autre…) : la frustration est un phénomène neuropsychique qui joue sur l’humeur, mais dont le centre de contrôle est toujours dans la même zone cérébrale. Celle qui met en action le « système récompenses ». Aussi, quand vos résolutions vous coûtent en termes de satisfaction, de confort ou de plaisir, il est bienvenu de trouver d’autres bonnes raisons de se satisfaire, de se sentir bien, de se faire plaisir. Choisissez vos récompenses avant de vous rendre compte que vous « compensez » hors contrôle de votre volonté.