Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu mixité, égalité, parité et équilibre des genres ces dernières semaines ? Pas de souci, la rédaction du webmagazine EVE vous propose une synthèse des infos qu’il ne fallait pas manquer…
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La femme du mois : Raffaella Petrini, numéro deux du Vatican
Ce n’est pas un miracle, mais une petite révolution au Vatican. Le Pape François a, pour la première fois, nommé une femme à la tête du gouvernorat du Saint-Siège, la sœur franciscaine Raffaella Petrini. Cette Italienne de 52 ans, éminente économiste et sociologue, devient ainsi le « numéro deux » du plus petit État du monde. Un poste stratégique qui consiste à superviser les opérations administratives de la Cité, où se trouvent notamment ses célèbres musées – la principale source de revenus de l’État.
Sa nomination s’inscrit dans une démarche de féminisation du pouvoir clérical enclenchée par le Pape depuis son élection. Le souverain pontife a ainsi modifié la loi, en janvier 2021, pour permettre aux femmes de servir comme lectrices lors des liturgies, serveuses d’autel et distributrices de communion. Sans dire cependant que ce changement pourrait un jour leur ouvrir la porte de la prêtrise.
Le chiffre du mois : le 2/11 à 9h22
C’est la date et l’heure exacte à laquelle les femmes ont cessé symboliquement d’être rémunérées jusqu’à la fin de l’année. Un calcul effectué par la newsletter féministe Les Glorieuses à partir des chiffres de l’Office européen de statistiques Eurostat. « En 2021, l’inégalité salariale se creuse avec un écart de salaire de 16,5%, un pourcentage en hausse constante depuis 2018 », a regretté l’activiste et économiste Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses.
Accompagnant ce mouvement annuel en faveur de l’égalité salariale, une étude réalisée par l’Institut du genre en géopolitique dresse un état des lieux plus global des inégalités professionnelles. Alors que la pandémie a accentué les inégalités hommes-femmes, l’organisation note qu’en 2020, les femmes constituaient 70% des travailleurs et travailleuses pauvres, 83% des temps partiels et 62% des emplois non qualifiés.
La journée du mois contre les violences à l’égard des femmes
La journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, promu par l’ONU le 25 novembre dernier, a donné comme chaque année depuis 2008 le coup d’envoi de 16 jours d’activisme qui se termineront le 10 décembre 2020, jour de la commémoration de la Journée internationale des droits de l’homme. Un nouveau rapport d’ONU Femmes, basé sur des données provenant de 13 pays depuis l’apparition de la pandémie, montre que deux femmes sur trois ont déclaré qu’elles, ou une femme qu’elles connaissaient, avaient subi une forme de violence et qu’elles étaient plus susceptibles de faire face à l’insécurité alimentaire.
Seulement une femme sur dix a indiqué que les survivantes s’adresseraient à la police pour obtenir de l’aide. Le thème de cette année est « Oranger le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ! » Partout dans le monde, des bâtiments et des points de repères emblématiques seront « orangés » à travers le monde pour rappeler la nécessité d’un avenir sans violence. A suivre sur #Orangezlemonde !
Le podcast du mois : Y’a pas mort d’homme
Depuis novembre et tout au long de la campagne présidentielle à venir, Binge audio propose le premier podcast d’une série de huit épisodes consacrée au sexisme en politique. La journaliste Hélène Goutany et la collaboratrice d’élu·e·s Fiona Texeire mènent l’enquête.
Première invitée, Édith Cresson, première et seule femme à accéder à la fonction de Premier ministre. A 84 ans, l’ex-femme politique témoigne sans aucune langue de bois de l’extraordinaire violence qu’elle a subi de la part des hommes tout au long de sa carrière. En complément, Geneviève Fraisse, philosophe du féminisme, apporte son analyse de la situation.
L’anniversaire du mois : Le réseau Financi’Elles fête ses 10 ans !
En 2011, un petit groupe de femmes de la finance, réunies en réseau dans leurs entreprises respectives créent Financi’Elles, la première fédération de réseaux de promotion de la mixité intra-entreprises du secteur financier. Sa mission : contribuer à accélérer l’accès des femmes au sommet des organisations du secteur de la finance. Leur marraine s’appelle Christine Lagarde, toujours fidèle au poste dix ans après.
Financi’Elles fédère aujourd’hui 13 réseaux. « Financi’Elles est née en même temps que la loi Copé Zimmermann », rappelle l’une de ses co-Présidentes. Au-delà de son objectif immédiat, qui était la féminisation des conseils d’administration par les quotas, cette loi a ouvert de nouvelles perspectives de carrières aux femmes. « C’était une opportunité de réfléchir et de promouvoir plus de femmes au niveau opérationnel » ajoute-t-emme.
A l’occasion de cet anniversaire, les dirigeants des entreprises dont les réseaux sont adhérents à Financi’Elles ont renouvelé leurs engagements au travers d’une charte en dix points comportant notamment la définition d’objectifs mesurables au sein des comex et des codir et l’élimination des écarts de salaires à tous les niveaux hiérarchiques.
Le rapport du mois : le sexisme persiste en France
Les rapports se succèdent et leurs conclusions restent sans surprise. Pour la troisième année, le Haut Conseil à l’égalité femmes-hommes ( HCEfh) a publié une étude sur l’état du sexisme en France en 2020 et début 2021. Il y est confirmé que les périodes de confinements successives ont renforcé les inégalités entre les sexes en sollicitant davantage les femmes, plus nombreuses dans les secteurs de la santé (infirmières, aides-soignantes, auxiliaires de vie …) ou dans les commerces essentiels (caissières).
Plus que jamais, elles ont dû jongler entre leurs activités professionnelles et familiales. Le rapport s’est aussi intéressé dans cette édition au sexisme dans le secteur de la presse, révélant qu’il y était particulièrement présent. Il est ainsi recensé que peu de femmes signent de longs articles, que 80 à 95% des articles analysés concernent essentiellement des hommes et que les stéréotypes sur les femmes (blanches, blondes, jeunes et minces) étaient toujours très affirmés dans certaines publications. Bref, les journalistes ne sont guère mieux loties que leurs consœurs du cinéma ou de la politique.