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Comme chaque mois, le Programme EVE vous présente les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer sur le front de l’égalité professionnelle, de la mixité et du leadership équilibré.
Le baromètre du mois : Où en sommes-nous en matière de visibilité des femmes dans les médias ?
De nombreuses mesures sur la visibilité des femmes dans les médias paraissent depuis quelques années. La dernière en date est publiée par le premier quotidien français, à savoir Ouest-France, qui a mis en place il y a deux ans un réseau « Égalité ». Le baromètre sur ce sujet est instructif. Tout d’abord, en ce qui concerne la féminisation des noms et des fonctions : suivant les recommandations de l’Académie française en 2019, la rédaction s’efforce d’employer des termes comme « autrices », « professeures » ou « pompières ». Les journalistes appliquent également une charte d’écriture visant à éviter des questions sexistes — que l’on ne pose qu’aux femmes, notamment — et les descriptions physiques caricaturales. Passons aux chiffres, enfin : à Ouest-France, en 2019, les femmes ont signé 10% des articles du type « point de vue » et 42% en 2020 ; il y a eu une légère réduction des photos de femmes dans les articles (39% en 2019 et 37% en 2020) et finalement une augmentation des femmes citées dans les textes (de 18% en 2019 à 20% en 2020).
L’innovation du mois — La Nasa embarque dans la fusée de la mixité réelle et concrète
L’égalité parfois se joue au niveau de petits changements — mais qui ont un impact pour les individus concernés. C’est le cas, par exemple, du nouveau système annoncé par la Nasa : il s’agit de l’installation de toilettes adaptées aux femmes astronautes pour les missions spatiales. Le « Universal Waste Management System » a coûté 23 millions de dollars (ce sont les toilettes « les plus chères du monde », selon The Atlantic) mais cet investissement représente un pas de plus pour la représentation des femmes dans toutes les sphères professionnelles. Parce que ne pas prendre en considération l’accès et la mobilité d’une partie de la population à un espace spécifique équivaut à renier leur vécu et leur droit d’y être, tout simplement. Rappelons au passage que l’année dernière la Nasa a été obligée d’annuler la première sortie spatiale « 100% féminine », faute de combinaisons qui conviendraient aux astronautes.
Les championnes du mois — Les ultra-rapides du dragster
Plusieurs articles récents ont fait le point sur le manque de représentativité des femmes dans certains domaines professionnels, tels que la cybersécurité ou les sciences. Mais pour mettre en lumière les bonnes nouvelles, en voici une plutôt satisfaisante : les femmes sont très nombreuses dans le sport le plus rapide du monde, le « dragster ». Le connaissiez-vous ? Le but est de parcourir 402 mètres en moins de 5 secondes en voiture à deux et quatre roues. La présence des femmes dans cette course à haute vitesse a été captée par la caméra du réalisateur Ali Kazma dans son documentaire « Top Fuel ».
La révolution du mois — Les femmes de Centrafrique en quête de justice
Le nom de l’association en dit long sur ses objectifs : I Londo Awè ! (« Nous nous levons ! »). Ses adhérentes veulent surtout participer à la commission vérité de la République centrafaicaine (RCA) chargée d’analyser les crimes commis depuis 1959. Pour Rosalia Kobo Beth, interviewée par Le Monde, il s’agit avant tout de placer les femmes là où elles pourraient avoir un rôle crucial puisque ces violences — qui existent toujours dans le pays — les concernent intimement. « En Centrafrique, les femmes sont éduquées à rester dans un cadre délimité, à ne pas demander plus, regrette-t-elle. Nous, on ose s’afficher », postule-t-elle.
Les stars du mois — Le cinéma indépendant de plus en plus mixte
Selon une étude récente, les femmes représentent 38% des salarié·e·s travaillant dans le domaine des longs métrages de fiction et documentaires du cinéma indépendant américain dans la période 2019-2020 (contre 33% en 2018-2019 et 29% en 2017-2018). Le taux de femmes a « plus que doublé en l’espace d’une décennie », dixit Martha M. Lauzen, responsable du Center for the Study of Women in Television and Film à l’Université de l’État de San Diego (elles n’étaient que 15% dans ce secteur en 2008-2019). Pour voir l’étude complète, cliquez ici. Et on en profite pour vous faire une petite recommandation culturelle : allez voir Kajillionaire, de Miranda July, une œuvre qui aborde les sujets d’inclusion, de bienveillance et de résilience d’une manière touchante et novatrice.
Marcos Fernandes pour le webmagazine EVE