Comme chaque mois, le programme EVE vous présente les 5 infos qu’il ne fallait pas manquer sur le front de l’égalité professionnelle, de la mixité et du leadership équilibré.
Le discours politique du mois – La nouvelle ministre de l’égalité favorable à un allongement du congé paternité
Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, s’est montrée favorable à un congé paternité d’un mois contre 11 jours actuellement. « Je suis à fond pour. Ce serait une vraie révolution. Il faut que l’homme et la femme partagent les mêmes charges à la maison. On l’a bien vu avec le confinement la situation reste déséquilibrée », a-t-elle déclaré lors d’une interview. Elisabeth Moreno donne suite au projet de Marlène Schiappa, désormais ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et chargée de la Citoyenneté, qui avait déjà promis ce prolongement du congé paternité au début du gouvernement d’Édouard Philippe.
La bonne action du mois – Un atelier pour apprendre aux femmes à réparer leur vélo
Dans la ville de l’Eure, les femmes ont accès à un atelier gratuit pour apprendre les bases de l’entretien d’un vélo. L’initiative a été créée par Zianya Zamora dans le but de donner confiance aux femmes et de leur montrer qu’avec un peu de pratique elles peuvent s’occuper de leur vélo toutes seules, « sans le petit copain et sans aller au réparateur ». Les hommes sont acceptés mais seulement s’ils sont débutants, pour éviter toute forme d’attitude sexiste – comme le « mansplainning » – et pour instaurer un « safe espace » où les femmes se sentent à l’aise. Un bon exemple d’empowerment et de sororité !
L’analyse du mois – La charge mentale ne prend pas de vacances
Préparer les valises, s’assurer que le passeport et les médicaments sont là, bien choisir les vêtements pour les enfants, faire les photos… Parfois les vacances ressemblent à un « vrai boulot » – et très souvent ce sont les femmes les responsables du bon déroulement du voyage. C’est le constat de la journaliste Daphnée Leportois, qui a recueilli plusieurs témoignages de femmes et d’expertes sur ce sujet. Selon la directrice de recherche au CNRS, Emmanuel Santelli, cette période pourtant très attendue peut devenir une vraie source de charge mentale pour celles qui doivent poursuivre les tâches domestiques et le rôle de mère. « Je ne profite pas autant que les autres de mes vacances car je dois toujours penser à tout pour que ça se passe le mieux possible avec les enfants… », avoue Florence, l’une des interviewées, mère de deux filles. Raison de plus pour exiger que l’égalité soit obtenue à tous les niveaux de la société : au travail, à la maison, dans les postes de responsabilité et dans les arts mais également pendant les moments de repos.
Le point « entrepreneuriat » du mois – Les femmes de l’industrie du saké
Au Japon, l’industrie du saké reste très en retard en matière d’égalité : les hommes sont encore beaucoup plus nombreux que les femmes à la tête des entreprises dans ce domaine. Cependant, une nouvelle génération se bat pour casser le plafond de verre en apportant de nouvelles méthodes et des pratiques innovantes. C’est le cas de Miho Imada, qui a décidé de quitter sa carrière dans le théâtre pour reprendre le business de sa famille. Sa façon différente de produire la boisson a tout de suite attiré l’attention – son choix, par exemple, d’utiliser un type local de riz, le Hattanso, à la place du Yamadanishiki, plus prestigieux. Tradition, audace et innovation : des valeurs clés pour les femmes qui s’efforcent de changer les paradigmes de genre de l’industrie du saké au Japon.
Le débat du mois – Pourquoi les hommes portent le masque moins souvent que les femmes ?
Alors que le port du masque devient obligatoire dans les espaces publics clos en France, une étude parue sur la plateforme PsyArXiv montre que les hommes l’utilisent moins que les femmes. La raison : le masque serait perçu comme un signe de « faiblesse » ou « honteux ». Les auteurs de l’étude ont pointé une mauvaise compréhension des faits : les hommes se croiraient plus protégés du Covid-19 que les femmes – néanmoins les chiffres montrent plutôt l’inverse. Ces différentes « appréhensions du risque » peuvent être comprises comme des symptômes des stéréotypes genrés produisant une image idéalisée de la masculinité et enfermant les hommes dans des cases parfois dangereuses même pour leur santé…
Marcos Fernandes pour le webmagazine EVE