Le 18 octobre 2018, un grand événement au siège de SNCF, retransmis en direct dans 4 régions, a officiellement acté la naissance de l’ambassade SNCF TechAuFéminin du réseau SNCF au Féminin. Retour sur les temps forts de cet événement.
Faire du numérique l’affaire de toutes et tous
C’est à Aurélie Surroca et Christelle Wozniak, initiatrices de cette ambassade qu’est revenu l’honneur d’en présenter les intentions et d’en dévoiler le nom. Elles ont raconté comment, en tant que femmes de La Tech au sein de SNCF, elles ont décidé un jour d’agir pour que le numérique soit l’affaire de toutes et tous au sein du groupe. Car il y a bien de vrais risques de fracture numérique qui feraient que non seulement la transformation digitale ne réduirait pas les inégalités socio-économiques existantes, mais les accroîtraient de façon dramatique. Pas question de laisser un tel scénario se dérouler sans rien faire. Et au contraire, SNCF, en sa qualité d’entreprise implantée partout dans les territoires et impliquant une multitude de parties prenantes a bien une carte à jouer pour dessiner le monde de demain. Un monde mixte, un monde ouvert, un monde divers. Il a suffi d’un message à Francesca Aceto, la Présidente du réseau, pour obtenir un go !
Christelle et Aurélie ont annoncé le programme des actions qu’elles envisagent (et, pour certaines, mettent déjà en œuvre) pour contribuer à la féminisation des métiers tech de l’entreprise : des coding goûters pour les enfants de collaborateurs et collaboratrices ; des ateliers expérientiels pour tester les objets connectés et les prodiges d’intelligence artificielle ; des conférences inspirantes pour stimuler la motivation des femmes à rejoindre ses métiers, soit au moment de l’orientation soit en seconde partie de carrière…
Accroître la mixité dans la tech pour propulser la capacité d’innovation du groupe
Une vivifiante introduction pour laisser ensuite la parole à Stéphane Fériaut, DRH de e.SNCF, pour un point complet sur l’état de la mixité des métiers tech chez SNCF et sur les mesures à engager pour renforcer la place des femmes dans la filière. Les femmes représentent déjà près de 30% des collaborateurs/collaboratrices des métiers tech dans le groupe. Ce n’est pas si mal, mais quand on sait que « l’effet mixité » sur la performance et la capacité d’innovation d’une organisation joue à plein à compter du moment où un collectif est composé d’au moins 40% d’un deux genres et à la condition supplémentaire que l’équilibre des genres s’observe aussi aux positions de leadership, force est de constater qu’il y a encore des efforts à faire. Stéphane Fériaut a notamment insisté sur l’importance de faire tomber les stéréotypes… A la fois ceux qui adressent aux femmes le message que la tech n’est pas pour elles et ceux qui présentent l’univers tech comme un monde improbable, complexe et inaccessible. David Leborgne, CDO de SNCF, a plussoyé : présentant une direction digitale mixte avec un CoDir paritaire, il a fait part de sa conviction que la mixité, et plus largement la diversité des profils, est indispensable à l’innovation.
Leader la culture de l’innovation et celle de la mixité dans tout l’écosystème de parties prenantes de l’entreprises
Stéphane Fériaut est resté sur scène pour la table ronde qui a ensuite réuni autour de Christelle Wozniak et Aurélie Surroca les personnalités suivantes : Marie Caroline Bénezet, chief Digital & Technology Officer de Gares & Connexions ; Valérie Chemla, directrice générale de EVT; Rémy Berthou, directeur des systèmes d’information Réseau et Jean Marie Pommier, directeur de l’IT pour l’activité FRET. Chacun·e a pu faire part des enjeux stratégiques liés à la qualité de la filière numérique dans son périmètre : mieux connaître et mieux comprendre les clients, augmenter la qualité de service en faisant appel à de nouveaux outils et en impulsant de nouveaux usages, transformer son écosystème de parties prenantes, donner à lire et comprendre les enjeux de tout cela au plus grand nombre… La table ronde a aussi été l’occasion de revenir sur le grand défi de transformation culturelle qui va avec la transformation digitale : l’agilité, l’ouverture au monde, le droit à l’expérimentation (et son corollaire : le droit à l’erreur) sont autant de compétences que chacun·e devra acquérir et maîtriser à l’avenir…
Point de vigilance maximale : ne pas reproduire avec le numérique la division des rôles et fonctions de l’industrie traditionnelle
La matinée s’est poursuivie par un grand entretien avec Salwa Toko, Présidente du Conseil National du Numérique, questionnée par Francesca Aceto. Retraçant son parcours de femme du numérique, ayant notamment créé une école de codage & développement spécifiquement dédié aux filles (après avoir fait le maussade constat que les écoles existantes ne parvenaient pas à attirer et retenir les jeunes filles), Salwa Toko a fait part de ses convictions fortes sur le numérique : s’il doit appartenir à tout le monde, il faut cependant se méfier d’une reproduction de la division genrée des fonctions qui attribuerait aux hommes les métiers de production et aux femmes le rôle d’usagères. Elle a donné sa confiance à SNCF TechAuFéminin pour éviter cet écueil et encourager toujours plus les femmes à se lancer dans le « hard » des nouvelles technologies.
Benoît Tiers, directeur général de e.SNCF, membre du CoDir de SNCF et co-sponsor de l’ambassade SNCF TechAuFéminin avec Francesca Aceto a conclu l’événement en donnant aux actrices et acteurs qui l’animeront des garanties sur le soutien de la direction générale qui croit énormément en cette instance transversale dont l’objet est au cœur des grands défis stratégiques du groupe.