Rencontre avec Gwenola Corbel-Elsener, Manager KPMG, initiatrice du réseau Starting’Elles.
Bonjour Gwenola, pouvez-vous retracer le parcours qui vous a menée à la création de Starting’Elles ?
Gwenola Corbel-Elsener : J’ai un parcours un peu atypique chez KPMG. Docteure en science, j’ai été brièvement enseignante-chercheuse avant de travailler pour OSEO-BPI France où j’ai fait de l’accompagnement aux entreprises innovantes. J’ai rejoint KPMG en 2010 pour y apporter notamment mon expertise des problématiques de financement de l’innovation. J’ai constaté que nous étions trop peu impliqués dans l’écosystème local de start-ups alors même que nous sommes dans une région (La Lorraine) où cet écosystème est dynamique. J’ai décidé de travailler la notoriété du cabinet auprès des start-uppers, des incubateurs, des business angels… J’ai ainsi rencontré beaucoup de créateurs et j’ai noté que lors des événements sur l’innovation auxquels je participais, les créatrices en particulier cherchaient mon regard, mon appui, mon soutien ; venaient me parler de leurs projets. J’ai perçu qu’il y avait un besoin particulier des femmes créatrices d’entreprise innovantes de parler à d’autres femmes. Alors, j’ai lancé l’idée d’un réseau de femmes dédié aux start-uppeuses de la région. Ainsi est né Starting’Elles.
Comment fonctionne ce réseau Starting’Elles ?
Gwenola Corbel-Elsener : Je l’ai voulu très léger dans sa structure (ce n’est pas une association, il n’y a pas de gouvernance, pas de statut juridique) mais très ancré sur des valeurs fondamentales : la bienveillance, la confiance, l’empathie. Ca doit fonctionner comme un groupe d’amies qui ont du plaisir à se retrouver pour parler de business, mais pas que… Les femmes du réseau se parlent de leurs projets, elles s’apportent des idées pour améliorer l’innovation de l’une ou développer le marché de l’autre, elles échangent des tuyaux, elles évoquent aussi des problématiques plus personnelles, comme la question de l’articulation des temps de vie… Le climat qui règne lors de ces rencontres permet aussi de poser les questions que l’on n’ose pas forcément exprimer : par exemple, un jour, une des membres de starting’Elles a confessé qu’elle ne comprenait rien à ce que lui racontait son expert-comptable. Qu’à cela ne tienne : on a organisé un atelier pédagogique pour expliquer la mission de l’expert-comptable, les notions qu’il emploie, les outils qu’il utilise.
Starting’Elles est une initiative et une marque de KPMG. Espérez-vous la voir se développer dans d’autres régions que la Lorraine ?
Gwenola Corbel-Elsener : L’initiative reçoit le soutien de la direction générale de KPMG France qui communique dessus. Dans le grand Est, d’autres bureaux ont la velléité de développer Starting’Elles. Je rêve évidemment d’un large déploiement sur toute la France car outre le fait que c’est un projet valorisant pour la notoriété du cabinet, j’ai la conviction que créer des communautés, c’est la bonne voie pour travailler avec les start-ups en général et pour stimuler l’entrepreneuriat féminin dans l’innovation en particulier. Je pense aussi, avec ma casquette people RH chez KPMG, que ce type d’initiatives contribue à l’engagement des collaborateurs/collaboratrices et à la transformation de l’entreprise.
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