Zoom sur les 4 infos qu’il ne fallait pas manquer en juin 2018.
Le calendrier du mois : Les Japonaises doivent attendre leur tour pour enfanter
Les Japonaises font face à une terrible injonction paradoxale : alors qu’un membre du Parti libéral démocrate, Toshihiro Nikai, vient de qualifier d’ « égoïstes » les couples sans enfants, une pratique illégale mais répandue dans les entreprises nippones consiste à mettre en place de véritables calendrier de grossesses. Et gare à celles qui n’attendraient pas leur tour pour enfanter, comme cette employée de crèche qui a dû présenter ses plus plates excuses à sa direction, qui l’a ensuite accusé d’avoir « égoïstement enfreint les règles ». Pour Kanako Amano, chercheuse spécialisée dans les conditions de travail des femmes, ce système de listes d’attentes est pensé pour que les congés maternité ne ralentissent pas l’activité. Ce qui « impacte les femmes tout autant que leurs maris et pose un problème fondamental au Japon car cela affecte considérablement le taux de natalité ». En 2017, seulement 941 000 bébés ont vu le jour au Japon : du jamais vu depuis 1899, date où l’Archipel a commencé à comptabiliser cette statistique.
Le pays du mois : l’Espagne championne de l’égalité Femmes/Hommes
Après le temps de la protestation, l’Espagne passe à l’action : quelque jours après son investiture à la présidence du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez a recomposé son équipe de ministres. Celles et ceux qui attendaient un gouvernement paritaire ont été ravi·e·s de découvrir une majorité femmes parmi les ministres (11 sur 17), un record en Espagne comme en Europe ! Au-delà de la « quantité », les ministères proposés sont de taille : Économie, Défense, Justice ou encore Environnement. Et le vent du changement ne s’arrête d’ailleurs pas là : après s’être doté en mai 2018 d’une correspondante de genre à l’instar de la gender editor du NY Times, le quotidien El País (le plus lu du monde hispanique) vient de nommer une femme à sa tête, Soledad Gallego-Díaz. En 42 ans d’histoire du journal, c’est une grande première… Espérons que ce ne sera pas la dernière !
Les stations de métro du mois : Barbara et Lucie Aubrac bientôt célébrées par des stations de métro parisiennes
L’espace public semblait fâché avec les femmes, qui y sont très peu représentées : à Paris par exemple, seulement 5% des rues portent des noms de femmes. La réconciliation serait-elle amorcée par la rebaptisation de la station de métro Europe-Simone Veil (laquelle s’apprête par ailleurs à entrer au Panthéon) ? En tout cas, quand la régie des transports franciliens organise une consultation pour nommer les deux nouvelles stations de la ligne 4 du métro parisien, les Francilien·ne·s décident d’honorer deux femmes : la chanteuse Barbara et la résistante Lucie Aubrac. Et Paris n’est pas la seule à se mobiliser pour rendre les femmes plus visibles dans l’espace public : la mairie de New York vient également de se doter d’un comité consultatif nommé « She Built NYC ». Sa mission : commander des œuvres publiques mettant à l’honneur des femmes locales ou des groupes de femmes.
Le sommet du mois : Le Women’s forum for Economy & Society interpelle le G7 pour plus d’égalité F/H
En se basant sur les conclusions du Women’s Forum Canada des 10 et 11 mai 2018, le Women’s forum for Economy & Society a adressé un manifeste aux membres du G7 dont le sommet s’est déroulé à La Malbaie (Canada) les 8 et 9 juin derniers. Le message est sans équivoque : notre monde a besoin de plus de leadership au féminin. Quand on sait, comme le rappelle le manifeste, que les gains d’une réelle égalité entre les sexes sont estimés à plus de 28 milliards de dollars, on comprend pourquoi Justin Trudeau a placé le sujet dans les top priorités du sommet, en instaurant notamment pour la première fois un Conseil Consultatif sur l’égalité des sexes. Malheureusement, son homologue américain ne semble pas se sentir aussi concerné : en plus d’être arrivé manifestement en retard à la rencontre de ce nouveau Conseil dédié à l’empowerment des femmes, Donald Trump n’a pas souhaité que les États-Unis participent à la levée de fonds de plus de 3,9 milliards de dollars destinée à l’éducation des filles dans le monde. Un effort malgré tout salué par Malala Yousafzai pour « donner à davantage de filles l’espoir de pouvoir avoir un avenir meilleur ».