La Ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a souhaité rencontrer les femmes du rail. Pour ce faire, le réseau « SNCF AU FÉMININ » a organisé le 20 juillet une visite du Technicentre Est-Européen de Bobigny-Pantin. Retour sur une demi-journée riche en échanges et en espoirs.
20 juillet, 15 heures, rendez-vous sur les lieux. Sur l’invitation, il est écrit : chaussures plates recommandées. Pour tous et toutes, les cadres de la SNCF, les journalistes et même Madame la Ministre. Sur place, gilet orange pour tous et toutes, aussi. Dans un Technicentre, on ne badine pas avec la sécurité.
« C’est une fierté et un honneur de réussir dans un milieu d’hommes, un milieu technique. »
Les femmes, minoritaires dans l’effectif global de la SNCF (20%), sont encore plus rares dans les métiers industriels. On a plus l’habitude de les trouver dans les bureaux ou aux guichets. Pourtant, elles sont bien là, ingénieures, techniciennes, dirigeantes d’unités opérationnelles, à oeuvrer chaque jour pour la maintenance du matériel et des infrastructures de la SNCF. Ce sont donc elles qui font visiter la chaîne de production à la Ministre. Aude Jourdan-Fraysse qui dirige une équipe exclusivement masculine du Technicentre, lui fait part de son expérience personnelle : « C’est une fierté et un honneur de réussir dans un milieu d’hommes, un milieu technique. »
Des initiatives hors des murs de l’entreprise pour encourager le recrutement féminin
L’après-midi se poursuit par une présentation des actions en faveur de l’égalité professionnelle et de l’accord mixité du premier réseau de transport européen.
Puis Virginie Abadie-Dalle et Stéphanie Dommange braquent les projecteurs sur le « réseau SNCF AU FÉMININ » lancé en janvier dernier.
Après elles, Agnès Rault, Directrice de l’Agence de recrutement des métiers du Matériel, évoque les initiatives de la SNCF pour encourager le recrutement de personnel féminin dans les métiers techniques, et notamment les démarches d’incitations menées en dehors des murs de l’entreprise, auprès de lycéennes et d’étudiantes, invitées à découvrir les métiers passionnants du transport.
Métiers dont parlent avec ferveur Valérie Champagne, directrice de la stratégie de SNCF-Infra (la branche infrastructure du groupe, ndlr), Delphine Couzi, directrice des opérations chez Eurostar, Aude Jourdan-Fraysse, ingénieure du Technicentre et Laurence Simon, Directrice du Technicentre de Maintenance de Villeneuve, réunies le temps d’une table ronde animée.
« Renverser le triangle de faiblesse de l’égalité professionnelle »
Avant de clore la journée, Najat Vallaud-Belkacem se prête à l’exercice du tchat en direct : 600 femmes du réseau SNCF AU FÉMININ se connectent pour lui poser toutes les questions qui les (pré)occupent. C’est l’occasion pour la Ministre de revenir sur la grande Conférence sociale qui a eu lieu les 10 et 11 juillet et lors de laquelle « l’égalité professionnelle s’est invitée dans les débats. » En effet « avoir une table ronde sur le sujet, c’était déjà en faire une priorité », ajoute-t-elle.
Et de préciser que son action au gouvernement visera à « renverser le triangle de faiblesse » de l’égalité professionnelle : il s’agira d’impliquer positivement l’Etat, les partenaires sociaux et les entreprises sur cette question. Aujourd’hui, l’Etat peine à contrôler et sanctionner l’application de la loi sur légalité professionnelle, les partenaires sociaux tiennent le sujet pour périphérique et les entreprises, notamment celles de petite taille et de taille moyenne, se sentent démunies face à un enjeu de société qui semble parfois les dépasser.
« Une entreprise qui cherche à être non seulement le reflet de la société, mais encore à agir sur la société pour l’améliorer. »
Il y a bien mille et un chantiers à explorer pour faire de l’égalité professionnelle le vrai levier de compétitivité qu’elle doit être. Pour réussir, ce challenge, la Ministre affirme qu’elle compte bien sur des entreprises comme la SNCF, laquelle, à travers son réseau « SNCF AU FÉMININ « , ses accords sur la mixité et ses actions de recrutement de personnels féminins dans toutes les branches et tous les métiers constitue un véritable exemple d’entreprise qui « cherche à être non seulement le reflet de la société, mais encore à agir sur la société pour l’améliorer. »
Marie Donzel et Aude-Marie Pialoux
Comments 1
Bravo Aude Jourdan-Fraysse pour ce bel exemple qui va inspirer de jeunes femmes qui ne pensaient pas aux carrières techniques