7 actus de l’empowerment et du leadership des femmes à retenir de l’été 2016

Eve, Le Blog Actualité, Leadership, Rôles modèles

Retour sur les infos marquantes des dernières semaines sur le front de l’empowerment et du leadership des femmes.

 

Le tube de l’été : « Wannabe » by the Global Goals

 

Eté 1996 : cinq filles pimentées sortent leur premier single, contre l’avis de la maison de disque qui les a signées et juge la chanson qu’elles ont enregistrée sans intérêt. « Wannabe » débarque sur les ondes et c’est un raz de marée : 6 millions d’exemplaires partent comme des petits pains et essaiment partout dans le monde une culture du « Girl Power » sur-vitaminé. A l’époque, on ne prend pas le phénomène très au sérieux et on renvoie les Spice Girls à une petite bande de starlettes bien markettées… En oubliant d’écouter les paroles de la chanson :  « I’ll tell you what I want, what I really, really want » et les chanteuses d’énoncer leurs règles du jeu de la relation amoureuse.

Eté 2016 : The Global Goals, ONG « filiale » de l’ONU dédiée à la lutte contre la pauvreté des femmes et à leur empowerment, reprend l’air à son compte et lui donne de nouvelles paroles énoncées par des fillettes et jeunes femmes du monde entier. Le résultat : une fausse parodie du tube des Spices Girls et un vrai hymne pour l’égalité femmes/hommes… Adoubé par Victoria Adams- Beckham herself qui a largement contribué à la viralité du clip en le postant sur sa page Facebook, à partir de laquelle il a été plus de 400 000 fois partagé.

La championne de l’été : Simone Biles

19 ans, 1,42 m, 5 médailles dont 4 en or aux Jo de Rio. Let us introduce you to Simone Biles, la nouvelle révélation de la gym mondiale. Epatante aux agrès, elle est est aussi bijou d’intelligence et d’esprit quand on lui tend un micro.

En une phrase, elle a renvoyé dans leurs buts tous ceux qui espéraient qu’elle se projette dans la destinée d’athlètes masculins d’exception en diverses disciplines sportives :  « I’m not the next Usain Bolt ou Michael Phelps. I’m the first Simone Biles ! ». Le rôle modèle, c’est elle!

Chapeau la championne pour l’assumation de cette légitime fierté d’être soi et d’accomplir une performance remarquable !

Le champion de l’été : Andy Murray

Tant que nous y sommes, restons encore un instant à Rio pour braquer les projecteurs sur le très smart Andy Murray qui, se voyant félicité d’être « le premier double médaillé en or du tennis » dans l’histoire des Olympiades a tranquillement corrigé le journaliste de la BBC qui le congratulait ainsi, en lui rappelant qu’avant lui, les sœurs Williams avaient remporté 4 fois l’or chacune dans le même sport.

Murray semble bien décidé à ne pas lâcher la cause de l’égalité : on se souvient qu’il y a quelques mois, il avait recadré les caciques du tennis mondial qui défendait l’inégalité de rémunération entre joueurs et joueuses, et qu’il avait aussi exprimé auprès de son public, avec toute la sereine fermeté qu’on lui connait, son souhait que l’on traite avec un infaillible respect sa coach Amélie Mauresmo.

L’appli de l’été : Who’s talking ?

Les femmes plus bavardes que les hommes ? On vérifie en live? L’appli « Who’s talking » se présente sous la forme simplissime d’un double chrono : quand c’est un homme qui parle vous cliquez sur la pastille « dude » et quand c’est une femme « not dude ». A la fin de la conversation, on fait les comptes.

Le quotidien en ligne Les Nouvelles News suggère qu’on utilise aussi cet outil pour « scanner » le genre des temps de parole dans les émissions radio-TV, afin de se doter d’un nouvel indicateur de la visibilité des femmes dans l’espace médiatique

Le manifeste de l’été : pour la parité dans toutes les strates dirigeantes d’ici 2020

Montrer le verre à moitié vide, ce n’est que se redonner du courage pour le remplir ! C’est en substance le propos de l’introduction du Manifeste PWN Paris remis le 30 juin à la Ministre des Droits des Femmes « pour que l’équilibre femmes/hommes demeure un objectif collectif de chaque instant, au bénéfice de notre société, de notre culture et de notre économie« . En effet, les auteur.es du Manifeste saluent les progrès rapides de la féminisation des conseils d’administration, impulsée notamment par le dispositif Copé-Zimmermann, mais s’inquiètent que l’on s’en satisfasse quand de très nombreux indicateurs d’accès des femmes aux responsabilités restent dans le rouge (foncé).

Trois femmes dirigeantes parmi les 40 du CAC et 14% de femmes dans les instances exécutives, cela ne suffit pas, déclare le Manifeste. On pourrait ajouter que 22% de femmes dans le senior management des entreprises françaises, 36% parmi les cadres bénéficiant d’une mobilité interne (pas forcément « ascendante » de surcroît) et 20% parmi les expatrié.es, ça laisse encore du pain sur la planche de l’égal accès aux opportunités.

Les signataires du Manifeste s’engagent à faire leur part de leur côté, notamment quand elles et ils sont en position décisionnaire ; mais en appellent au gouvernement pour qu’il maintienne un cap clair sur le principe d’égalité réelle et les moyens d’y parvenir.

Les web-stars de l’été : les Mamies d’Hillary

« I’ve been waiting 95 years for this » a écrit sur une pancarte l’exquise Betty photographiée par son petit-fils Peter Shulman qui l’a envoyée faire le tour de la toile à la vitesse de la lumière en jet Twitter ! Après elle, des dizaines de « Mamies », âgées de 80 à 102 ans , ont investi la toile, seules ou avec la complicité de leur descendance, pour dire combien elles ont toute leur vie rêvé de voir un jour une femme devenir présidente des Etats-Unis.

Et de profiter de l’occasion qui leur est donné, quand les médias du monde entier vont à la rencontre de ces wonder-grandmas, de rappeler qu’elles ont connu le temps où les femmes ne votaient pas et n’avaient voix au chapitre sur rien, et que si les choses ont changé depuis, l’égalité femmes/hommes est loin d’être accomplie.

Le Palmarès de l’été : les femmes les plus influentes de France

L’Argus fait, depuis cette année, son palmarès régulier des femmes les plus influentes de France. La méthodologie appliquée est intéressante qui compare la récurrence des occurrences dans les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux ainsi que leurs évolutions dans le temps.

Où, l’on observe certes des phénomènes de convergence pour ce qui concerne les « têtes d’affiche », mais aussi des écarts entre l’intérêt accordé à certaines femmes par les médias classiques à et à d’autres par les internautes.

C’est vrai pour les figures du leadership en politique : la Ministre des Droits des Femmes bénéficie d’une belle audience sur Twitter mais n’entre pas même dans le top 5 des figures d’attraction pour les médias classiques où là, c’est la Ministre de la Culture qui est « bonne cliente ».

C’est encore plus flagrant pour les dirigeantes d’entreprise : une Delphine Ernotte sème toutes ses consœurs sur Twitter (où elle est dix fois plus citée que Stéphane Pallez qui la suit directement dans le classement) quand elle voit dans le même temps sa présence dans les médias classiques s’effondrer.

On a là de très intéressantes pistes pour repenser les critères de la légitimité et de l’influence, le partage des espaces de visibilité et d’audience, les rythmes de l’attention des médias et du public…    

Marie Donzel, pour le webmagazine EVE.