Les 5 actus à retenir sur le front de l’égalité pro et du leadership équilibré au cours des dernières semaines écoulées
L’indice du mois : Ledbetter, l’indicateur d’égalité professionnelle des marques
Vous êtes un consomm’acteur ou une consomm’atrice averti.e que préoccupent les conditions sociales, environnementales et éthiques dans lesquelles ont été produits les biens que vous achetez?
Et si vous pouviez aussi faire vos choix de consommation en connaissance de la politique d’égalité des entreprises ? C’est désormais possible, grâce à l’indice Ledbetter qui classe les marques de plus 230 multinationales en fonction de la mixité de leur gouvernance et de leur encadrement supérieur.
Le classement du mois : les 100 femmes les plus puissantes du monde
Le traditionnel classement Forbes des 100 personnalités féminines les plus puissantes du monde a été rendu public ce mois-ci. En tête, l’indétrônable Angela Merkel, immédiatement suivie d’Hillary Clinton puis de Janet Yellen, la patronne de la Réserve Fédérale américaine. Un peu plus loin, on retrouve Christine Lagarde, Sheryl Sandberg, Michelle Obama, la boss de Pepsi Indra Nooyi…
Un palmarès qui laisse peu de surprises et ne fait pas émerger beaucoup de nouvelles figures féminines. Le prisme occidentalo-centré (voire américano-narcissique) est encore cette année souligné : 1 douzaine de femmes asiatiques et 3 femmes africaines seulement prennent place dans le classement, alors même que leurs régions sont aujourd’hui vues comme les grands territoires d’avenir où le leadership des femmes est un levier essentiel de la dynamique de croissance.
L’appel du mois : #4womenintech pour une action volontariste en faveur de la mixité dans le numérique
Au moment où s’ouvrait à Paris le premier Forum Viva Technology, 25 réseaux féminins se sont associés pour lancer un appel aux décideurs et décideuses françaises : « Plus de femmes dans la tech et le numérique : il est urgent d’agir et de réagir! »
Rappelant que les pionniers de l’informatique et du digital furent des pionnières (d’Ada Lovelace à Anita Grace en passant par Grace Hopper), les auteur.es de la tribune parue dans les Echos expriment leur forte inquiétude de voir les femmes rester en marge du secteur aujourd’hui le plus porteur.
Elles et ils appellent de leurs voeux la définition et la mise en oeuvre rapide d’un grand plan d’action pour accélérer l’éducation de toutes et tous aux digital skills, stimuler l’appétence des jeunes filles pour les métiers de la tech, et rendre les STIM plus attractives et inclusives pour les femmes.
L’homme engagé du mois : Ted McMeekin démissionne de son mandat pour faire respecter la parité réelle
La parité en politique, ça marche (plus ou moins bien) sur le papier… Mais souvent, ça se complique dans la réalité : circonscriptions « ingagnables » confiées à des femmes, présidences d’institutions préférablement attribuées aux hommes, remplacement des femmes démissionnaires par des hommes…
Pour le ministre de la province de l’Ontario Ted McMeekin, le principe de parité, ça doit aller au-delà des intentions et ça implique de savoir parfois laisser sa place. Dont acte : il a annoncé son départ du gouvernement afin que la première Ministre Kathleen Wynne puisse désigner une femme à son poste. Pour s’en expliquer, il a tout simplement déclaré « la meilleure façon de promouvoir l’égalité avec les femmes, c’est de leur faire une place à la table« . Un exemple à suivre.
L’hommage du mois : à Benoîte Groult, intellectuelle de premier plan qui a promu sans relâche les droits des femmes
Le mois de juin a été marquée par la disparition de la grande écrivaine et intellectuelle féministe Benoîte Groult.
Pendant plus de 50 ans, elle n’a cessé de promouvoir les droits des femmes et l’égalité entre les genres sur tous les fronts : dénonciation des mutilations génitales, du sexisme ordinaire, des inégalités professionnelles, des asymétries de traitement entre femmes et hommes dans les médias. Biographe d’Olympe de Gouges et première éditrice de sa Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne, elle était aussi fortement engagée pour la féminisation des noms de métiers et de fonctions.
Qualifiée de « précieuse ridicule » par l’Académie française à ses débuts d’écrivaine, souvent rudoyée dans les débats, victime elle-même de misogynie primaire plus qu’à son tour, elle était parvenu, à force de détermination, à imposer une personnalité, un style et un discours ne ressemblant qu’à elle-même. Cette vraie figure d’un « être soi » combattif et assumé a bénéficié d’hommages venus du monde entier, à l’annonce de son décès.
Actualités sélectionnées et commentées par Marie Donzel