« Ne sous-estimez jamais le pouvoir qu’ont les femmes de décider de leur destin« . C’est l’une des puissantes répliques de Meryl Streep, incarnant Emmeline Pankhurst, dans le sublime film de Sarah Gavron, Les Suffragettes, sorti en salles il y a quelques jours.

Croyez-le ou non, ce long-métrage de fiction est le premier de toute l’histoire du cinéma à traiter du mouvement pour le droit de vote des femmes, parti du Royaume Uni en 1903 et qui essaima partout dans le monde.

Le scénario, écrit par Abi Morgan (La Dame de fer, The Hours) centre l’action sur la jeune Maud Watts (Carrey Mulligan), à qui une vie de soumission à son employeur comme à son mari, est devenue insupportable et qui décide de rallier les suffragettes en lutte pour les droits des femmes. Leurs manifestations d’abord pacifistes ne leur valent que mépris des autorités et brutales répressions policières. Alors, au lieu de désarmer, le mouvement se convertit à l’activisme, multipliant les coups d’éclat et riposant par la violence quand il le faut et quitte à prendre tous les risques.

Sublime hommage aux pionnières de l’égalité, en plus d’être une magistrale oeuvre d’art déjà encensée par la critique, Les Suffragettes a suscité, le jour de son avant-première au festival du film de Londres, une manifestation de militantes anglaises au cri du « combat n’est pas terminé« . Soutenues dans leur action par l’actrice Carrey Mulligan, ces femmes sont venues dire qu’une lutte aujourd’hui considérée comme parfaitement juste, celle pour le droit de vote, a valu dénigrement et haine et à celles qui l’ont portée…

… Et qu’il serait bon de s’en souvenir, quand aujourd’hui, il n’est pas rare que celles et ceux qui promeuvent une égalité toujours juste mais pas encore effective dans tous les champs de la réalité, se confrontent parfois à leur tour à l’incompréhension voire rencontrent une certaine agressivité.

Marie Donzel, pour le blog EVE.