La chronique « livres » du blog EVE – février 2015
La rédaction du blog EVE a lu ce mois-ci trois nouveaux ouvrages qui méritent leur place dans sa (de moins en moins) petite bibliothèque idéale.
Trois ouvrages qui invitent à la réflexion et à l’action pour un leadership équilibré, des responsabilités partagées et un empowerment des femmes bénéfiques à toutes et tous.
Gender, authenticity and leadership : thinking with Arendt – Rita Gardiner – Palgrave McMillan Publishing
Leadership féminin ou leadership masculin, leadership mixte ou leadership neutre… ? Toute la réflexion impulsée par l’empowerment des femmes et leur accès croissant aux fonctions de responsabilité tend à faire éclater les catégories et critères traditionnels du leadership pour promouvoir des façons d’être et de faire dites authentiques.
Mais qu’est-ce que l’authenticité, au fond ? Un formidable concept philosophique, complexe, subtil et porteur de débats contradictoires hautement stimulants, défend l’universitaire américaine Rita Gardiner.
Elle en appelle pour cela à l’une des plus grandes intellectuelles du siècle passé, Hannah Arendt, qui n’a cessé sa vie durant de questionner l’éthique de l’engagement… Et les dérives potentiellement totalitaires des naturalités fascinantes auxquelles nous avons la tentation d’obéir. Alors, c’est à une authenticité du regard aussi sur le leadership, à des perceptions sincèrement critiques de son exercice et à une approche par l’action plus que par la posture des leaders qu’invite Gardiner. Un passionnant ouvrage de réflexions sur la réflexion qui permet de relancer le débat en nourrissant de fertiles contradictions.
Voir aussi :
– Notre compte rendu de l’enquête du Pew Research Center sur la perception collective des leaders féminines
– Notre rencontre avec Carine Demonio et Sandra Fabbro, organisatrices de la conférence KPMG « le leadership a-t-il un sexe ? »
Labour markets, Institutions and Inequality : Building Just Societies in 21st Century – Collectif, coordonné par Janine Berg – Publications de l’OIT
Dans un monde de flux, aux écarts de développement disparates et aux rythmes de croissance hétérogènes, le marché du travail mondial connait de profondes mutations. Avec celles-ci, un phénomène de grande amplification des inégalités de revenus alerte nécessairement les institutions internationales.
Un an après que ce thème a majoritairement occupé l’agenda des discussions à Davos, les publications de l’OIT proposent un tour d’horizon complet des enjeux économiques, géopolitiques, sociaux et culturels que les inégalités soulèvent partout dans le monde.
Assorti de propositions pour l’action des Etats, des entreprises et du « non profit sector », l’ouvrage coordonné par Janine Berg porte notamment l’accent sur l’inclusivité volontariste de l’économie en général et de l’emploi en particulier, pour enrayer les phénomènes d’exclusion aux causes cachées (telle, par exemple l’inaccessibilité culturelle et/ou psychologique au marché du travail pour certaines populations – dont les femmes de certaines régions et/ou de certains milieux).
Voir aussi :
– Notre vidéo d’Emmanuel Faber, DG de Danone : « when social impacts business »
– Notre rencontre avec Philippe Guichandut, directeur du développement et de l’assistance technique de la Fondation Grameen Crédit Agricole
J’arrête de m’épuiser – Marlène Schiappa et Cédric Bruguière – Ed. Eyrolles
Il y a quelques mois paraissait le premier roman de la fondatrice du réseau Maman Travaille, Marlène Schiappa : Pas plus de 4 heures de sommeil… Un titre qui donnait d’emblée le ton d’une histoire à peine fictive de femmes aux prises avec le rythme fou de celles qui veulent concilier tout ! Aujourd’hui, l’auteure revient, avec son complice Cédric Bruguière, à l’ouvrage pratique… Et à une cadence de vie plus humaine, en publiant J’arrête de m’épuiser, dans l’excellente collection « 21 jours pour » des Editions Eyrolles.
Un « good tips book » pour apprendre à déceler les premiers signes de surmenage avant d’en arriver au craquage, se fixer des objectifs réalistes et atteignables au boulot comme à la maison, oser s’engager sans se sur-stresser, savoir se challenger tout en mesurant ses efforts, dire « non » ou « oui, mais plus tard » sans culpabiliser ni décevoir…
Guide malin d’installation de bonnes habitudes à observer pour soi et à faire respecter par les autres, J’arrête de m’épuiser offre déjà avec sa lecture une bonne raison de prendre une ou heure deux pour se ressourcer…
Voir aussi :
– Notre portrait de Marlène Schiappa
Sélection établie par Marie Donzel, pour le blog EVE