Depuis l’an 2000, le Trophée Roses des sables, ouvert aux femmes de 18 à 78 ans de toutes nationalités se conçoit comme une ode au dépassement de soi conjugué à l’esprit collectif.

L’édition 2014 verra plus de 600 équipages 100% féminins s’affronter dans le désert marocain à l’automne prochain.

Lisa le Gall, Programm Manager Orange Campus a rencontré Kellie Carmet, une jeune femme qui, avec son amie Barbara Witsenhausen, a décidé de relever ce challenge.

Lisa nous a parlé avec enthousiasme de cette figure emblématique des valeurs humaines fortes que cet événement sportif porte.

 

 

Lisa le Gall : Kellie est la nièce d’une amie proche. J’ai eu donc l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises et j’ai partagé quelques jours avec elle lors d’une invitation de ses parents dans la Drôme. Les adjectifs qui qualifient le mieux Kellie sont : souriante, empathique, naturelle, curieuse et sportive. Il est très facile d’entrer en contact avec elle et de partager des expériences toujours sous le signe de la joie et la simplicité.

Quand elle m’a parlé de son projet de concourir au Trophée Roses des sables et des raisons pour lesquelles elle souhaitait le faire, je me suis sentie fière de la connaître. Elle était déterminée, avait pleinement conscience de la difficulté et de la chronophagie d’un tel projet. Une de ses raisons est de réaliser un de ses rêves. Petite, elle suivait le Paris-Dakar avec son père et se promettait de vivre plus tard cette aventure ensemble. Elle en réalise une partie et c’est très touchant de voir une personne garder le cap de ses envies et de faire le maximum pour que ses rêves résistent au temps.

Son visage était illuminé et on sentait que le voyage avait déjà commencé. Elle fourmillait d’idées et était très avide de partager ce projet avec ses proches. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est qu’elle n’a rien demandé. Elle a dans un premier temps partagé son bonheur de conduire son projet et c’est naturellement qu’elle a reçu un soutien moral et opérationnel de plusieurs personnes.

Ce voyage commencé il y a quelques mois, Kellie et Barbara le partagent avec les autres. Elles associent ami-es, sponsors au travers d’une lettre d’information mensuelle sur les diverses actions réalisées pour leur permettre de trouver les fonds et le matériel nécessaire.

 

 

Lisa le Gall : Avoir envie et être déterminée en croyant en ses projets. Beaucoup de managers manquent d’envie et d’intérêt pour leurs projets. Les entreprises multiplient les accompagnements dans les domaines de la créativité de l’initiative et de l’audace. Nous prônons aussi les émotions positives pour alléger le climat morose de certaines équipes.

Oser et avoir envie. Proposer de nouvelles idées, sortir de la statique des procédures et des silos inhérents aux grandes organisations. Mes rencontres avec les managers d’Orange me montrent que nos managers ont plein d’idées, ont envie mais la bascule pour oser dire ou faire semble difficile.

Embarquer ses collaborateurs dans les projets. Croire en ses projets et les partager est difficile. Il existe plusieurs leaderships, le leadership naturel et le leadership de pouvoir. Le premier est beaucoup plus efficace que le second qui est malheureusement plus répandu dans les entreprises. Revenir sur l’intelligence émotionnelle pour des relations saines et de qualité avec ses collaborateurs.

Favoriser le collectif. Le rallye n’est pas une compétition. En cas de panne, d’accident, les concurrentes doivent s’aider et faire passer le collectif avant l’individu. Dans les entreprises, pour réduire les effets des silos, le travail transverse est favorisé et le travail en équipe valorisé. L’énergie et les compétences collectives sont plus puissantes que la somme des énergies et compétences individuelles .

Partager. Dans leur aventure, le partage est omniprésent. En amont avec le billet mensuel, et pendant, avec les différents équipages, la population locale et les enfants marocains. Dans l’entreprise, le partage est primordial : partage des relations, des informations, partage des succès dans les équipes. La mise en réseau des informations est complètement d’actualité dans les entreprises. L’utilisation des réseaux sociaux d’entreprises, la digitalisation vont faciliter les échanges. Néanmoins, la prise de conscience de la nécessité de partager doit être individuelle.

 

 

Lisa le Gall : Sans aucun doute, c’est un des modèles. A titre individuel, ce type d’initiative incite les participantes à se dépasser et découvrir des ressources inexploitées voire insoupçonnées. Elle permet aussi d’assoir ou conforter sa confiance en soi. C’est avec fierté qu’elle pourront dire «  je l’ai fait / I did it »

La rencontre avec d’autres femmes plus ou moins expérimentées est une vraie richesse et une source de partage d’expérience de savoir-faire et être. Cette expérience contribue à renforcer le leadership naturel. Imaginez-vous lors d’un recrutement de rencontrer une candidate avec ce type d’expérience. Cela ne devrait pas laisser indifférent.

D’un point de vue collectif, cette aventure permet de repositionner l’image des femmes et de faire taire des stéréotypes. Elles montrent qu’elles sont capables de jouer sur un terrain de jeu souvent attribué aux hommes.

La médiatisation, qui de nos jours est portée par tous et toutes grâce aux réseaux sociaux élargit la portée de leur challenge. L’inter-sponsoring des différents réseaux 100% féminin relaient et renforce la communication et l’influence. Prenons par exemple La Parisienne, course de femmes en faveur du cancer du sein qui sponsorise le rallye « Trophée Rose des sables ». Dans cette idée de réseaux, j’encourage toutes les femmes du réseau Eve à les suivre et à relayer les informations pour renforcer le soutien à ce rallye et plus particulièrement à Kellie et Barbara au travers de leur blog, pour impulser des idées, voire les orienter vers des sponsors potentiels.

 

 

Propos recueillis par Marisa Guevara, pour le blog EVE